Néji Jalloui devant l’ARP : le ministère n’est pas en guerre avec les syndicats

 Néji Jalloui devant l’ARP : le ministère n’est pas en guerre avec les syndicats

 

Le ministre de l’Education Néji Jalloul a nié que son département soit "en guerre" avec les syndicats, affirmant qu'il est uniquement question de "divergences" qui n'affectent pas les relations basées sur la concertation et le respect.

Répondant aux interventions des députés avant l’approbation du budget du ministère, il a affirmé qu’: "il n'y a aucun conflit avec les éducateurs, qui sont le pilier du système éducatif. La dignité de l'enseignant est une ligne rouge que personne ne peut franchir. Le ministère engage rapidement une procédure pénale à chaque cas d'atteinte à un enseignant". Et d'ajouter: "Il n'y a jamais eu autant d'augmentations salariales des enseignants que celles accordées durant mon mandat. Elles ont atteint plus de 100 millions de dinars", a-t-il rappelé, soulignant que des programmes de valorisation des éducateurs ont été décidés par son département, à l'instar des "villages éducatifs" et de la mutuelle du ministère de l'Education.

Néji Jalloul a, en outre, indiqué que le rétablissement des écoles de formation des instituteurs et des professeurs (écoles normales) aura un impact positif sur le succès de la réforme éducative et redorera le blason de l'enseignant. Il permettra également de rompre avec les recrutements aléatoires et sauvages, a-t-il assuré.

Traitant longuement de la réforme de l’enseignement qu’il a engagée, il a estimé que "l'échec de cette réforme éducative mènera vers une catastrophe nationale", en précisant que cette réforme a été engagée par le ministère en collaboration avec tous les courants idéologiques et politiques, et a fait l'objet d'un "consensus total" avec les syndicats de l'Union Générale Tunisienne du Travail.

Il s'agit, a-t-il fait remarquer, de "la première réforme profonde du genre en Tunisie depuis l'indépendance", affirmant qu'il est possible d'en réviser certains points, sans pour autant toucher au fond. La réforme était "une nécessité absolue" après "l'effondrement" du système éducatif en Tunisie, a affirmé le ministre, qui a signalé que l'élève tunisien a trois années de retard par rapport aux élèves des pays développés, déplorant une baisse "effroyable" de l'apprentissage des langues étrangères "et même de l'arabe, censé être la langue maternelle".

Abordant la question du réaménagement de l'horaire scolaire, il a expliqué que cette mesure a dû être appliquée d'urgence cette année "devant le gaspillage inacceptable" des heures de cours". En dépit de quelques points faibles, cette mesure a permis de réduire considérablement ce gaspillage et de faire baisser l'absentéisme des enseignants, a-t-il assuré. Evoquant la rentrée scolaire, Jalloul a considéré qu'elle a été globalement "moyenne" cette année, étant donné que les acteurs du système éducatif ne sont pas parvenus à un accord pour l'avancer au 1er septembre. Il a, à ce propos, espéré que la rentrée prochaine se fera à cette date "pour que les avantages du réaménagement de l'horaire scolaire puissent être ressentis".

En réponse aux accusations de népotisme pour avoir nommé son frère à la tête du projet de l'école numérique, le ministre a affirmé que son frère Romdhane Jalloul est inspecteur depuis plusieurs années, au ministère de l'Education, et qu'il est simple membre volontaire dans le comité directeur de ce projet. « Plusieurs de mes proches travaillent au ministère de l'Education, il serait inconcevable que je les renvoie tous parce qu'ils ont un lien de parenté avec le ministre », a-t-il lancé.

Les députés ont, par la suite, approuvé le budget du ministère de l'Education pour l'exercice 2017, avec 122 voix pour, 19 contre et 9 abstentions.

 

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