Néji Jalloul: «Le gros de la réforme entrera en vigueur au cours de la rentrée 2016-2017»

 Néji Jalloul: «Le gros de la réforme entrera en vigueur au cours de la rentrée 2016-2017»
 
 
Dans une interview qu'il a accordée à l'hebdomadaire «Réalités», le ministre de l’Éducation, Néji Jalloul, est revenu sur les grands dossiers que devra traiter son ministère, à l'image des conflits, en voie de solution, avec les syndicats, de la réhabilitation des écoles, la formation pédagogique et les normes de formation et de recrutement des enseignants, mais en premier lieu, la réforme du système éducatif, afin que, d'une part, la toute prochaine rentrée scolaire soit calme et réussie, et d'autre part, à ce que l'enseignement chez nous reprenne sa place et son rayonnement perdus depuis belle lurette.
 
Faisant une évaluation négative de l'état actuel de l'école, dans toutes ses composantes et sur tous les plans, Néji Jalloul a estimé que les réformes, parfois douloureuses, doivent être entreprises à tous les niveaux, du cadre de l'institution éducative, à l'enseignant, aux programmes, en passant par le temps scolaire et l'examen du baccalauréat.
 
Après avoir évoqué la question de prélèvement des journées de grève sur les salaires des grévistes, une décision irrévocable pour le gouvernement et son ministère, Néji Jalloul a estimé que les mouvements de protestation ne vont pas s'arrêter de sitôt, étant donné les multiples problèmes vécus par l'institution éducative qui nécessitent des décisions et des réformes qui peuvent ne pas plaire à certaines parties.
 
Cependant, le ministre reste convaincu que le dialogue est l'unique et seul moyen pour parvenir à abattre tous les obstacles et trouver les solutions adéquates aux questions les plus épineuses.
 
Sûr de ses choix et de ses orientations, il affirme que la prochaine rentrée scolaire se fera dans de bonnes conditions et de ce fait sera le prélude à une année scolaire de «paix sociale», et cela grâce à l'accord qui devra passer incessamment entre le gouvernement et la centrale syndicale.
 
A propos du baccalauréat et des 20% actuels qui seront annulés au prochain examen, Neji Jalloul a rappelé que l'annulation des 25%, décidés sous l'ancien régime, a été tout d'abord une revendication de l'UGTT, cette décision ayant largement contribué à la décadence de l'enseignement et du niveau des bacheliers entrant à l'université qui, elle-même, a subi la même décadence. Un consensus sera sûrement trouvé entre le ministère et le syndicat à ce sujet, estime-t-il.
 
Quant au grand projet de réforme, le ministre a évoqué les différents volets qui seront touchés par cette réforme qui s'étalera sur les cinq prochaines années, comme le temps scolaire et la révision totale des programmes (séances matinales et généralisation des cantines), la révision des vacances scolaires (38 jours actuellement, compte non tenu des fêtes nationales et religieuses et des vacances d'été) afin d'atteindre les normes internationales dans le nombre de jours de cours effectifs (163 pour la Tunisie pour une moyenne internationale de 190 à 245 jours par an), en plus de la suppression de la semaine bloquée qui fait perdre à l'école un mois et demi environ.
 
Ces changements toucheront aussi le recrutement des proviseurs et des censeurs qui, après leur recrutement sur concours, suivront une formation d'une année pour pouvoir assumer pleinement leur rôle. De même que la relance des écoles normales et normales supérieures.
 
L'autre dossier, évoqué lors de cette interview, est celui de l'abandon scolaire qui touche une centaine de milliers d'élèves par an, pour lequel la solution consiste en une collaboration avec le ministère de la Formation professionnelle afin d'absorber le maximum de défaillants dans la formation en différentes spécialités, et ce, par l'orientation de quelque 50% de ces élèves vers les sections techniques.
 
Enfin, et à propos de la formation des enseignants, instituteurs et professeurs, le ministre a confirmé l'échec de l'expérience du CAPES qui sera tout simplement abandonnée au profit des écoles normales qui permettront aux candidats à ces écoles de choisir leur métier et d'y être formés, ce qui élèvera certainement le niveau de l'enseignement et celui de la préparation et de la formation de l'enseignant.
J.B.A.