Non madame, la Tunisie n'est pas finie, le tourisme non plus !

Non madame, la Tunisie n'est pas finie, le tourisme non plus !


«C'est fini la Tunisie, c'est fini le tourisme» ! C'est le titre en Une qu'a osé mettre le journal Libération après l'attentat qui vient de viser le musée du Bardo. Un attentat qui n'a pas fini de livrer tous ses secrets et dont les victimes ne sont même pas encore enterrées.

Comment un journal respectable peut-il se permettre de décider tout seul de la mort d'un pays ou de son industrie touristique ? Une industrie qui constitue de surcroît un des moteurs de son développement.

On croyait la campagne de déstabilisation et de décrédibilisation de la destination Tunisie, qui était naguère l'apanage d'une certaine presse malhonnête française, releguée aux oubliettes. Là voilà ressuscitée par le truchement d'un bien malheureux attentat.

Qu'une correspondante de Libération à Tunis, en l'occurrente Elodie Auffray, se permette un tel alarmisme et un titre aussi "meurtrier" et aussi grave, il y a quand même un pas de franchi dans l'indécence et dans l'impertinence.

La journaliste Elodie Auffray n'a pourtant pas "pondu" le même titre lors des attentats qui ont récemment eu lieu en France. Tous ces morts et blessés ont-ils définitivement tué le tourisme en France? Que nenni ! Les attentats du world trade center qui ont fait des milliers de morts ont-ils tué définitivement le tourisme au pays de l'Oncle Sam? Que nenni !

Pourquoi cette journaliste se permet-elle une telle conclusion aussi hâtive et aussi mesquine, alors même que des zones d'ombre persistent encore sur les véritables objectifs des terroristes? Des terroristes pourtant traqués à longueur de journée par nos vaillants soldats qui multiplient les opérations pour sécuriser le pays.

Pourtant selon de nombreuses sources, il semblerait que l'opération terroriste qui a eu lieu au musée du Bardo visait en premier lieu le Parlement tunisien et particulièrement son président Mohamed Ennaceur.

Les terroristes voulaient, semble-t-il, entrer au Parlement, voisin du musée, à travers le parking, mais les choses auraient mal tourné lorsqu'ils ont été découverts par les forces de sécurité. C'est une thèse qui ne cesse de circuler, en attendant sa confirmation ou infirmation par le ministère de l'Intérieur. Mais ça reste une thèse quand même.

Alors pourquoi certains journalistes français s'acharnent ainsi sur notre pays et se laissent aller à des supputations et à de "doctes" conclusions quitte à en condamner sciemment tout un secteur (et par ricochet tout un pays) par un titre sensationnel et raccoleur?

Selon les dernières informations, la chaîne française France 2 aurait décidé de bouleverser son programme en consacrant son Envoyé spécial de demain aux attentats en Tunisie. Il n'est pas l'ombre d'un doute que cette chaîne va encore s'adonner à son sport favori: taper sur la Tunisie là où ça fait mal. Après tout, pourquoi pas, doivent se dire les dirigeants de la chaîne, du moment que l'occasion fait le larron. Sacrée presse française ! Et dire que nous Tunisiens avons vociféré notre ire et soutenu l'Hexagone lors des attentats de Charlie Hebdo. Et qu'avons-nous en retour? Un discrédit pur et simple de notre industrie touristique ! C'est à se demander ce que leur apporte réellement un tel mépris !

O.D.