"Notre ami Nicolas" ne repérsente pas l'Etat français

"Notre ami Nicolas" ne repérsente pas l'Etat français

 

« Mon ami Nicolas », c’est en ces termes que Mohsen Marzouk secrétaire général de Nida Tounes, a interpellé l’ancien président français Nicols Sarkozy avec qui il a présidé la réunion des cardes des deux partis, lundi 20 juillet à Gammarth. Et même si Sarkozy ne lui a pas rendu, une certaine complicité semble avoir été établie entre les deux hommes qui, selon Marzouk, « partagent les même valeurs républicaines ». Marzouk qui considère que « le monde appartient aux audacieux », n’a pas tari d’éloges à l’égard de « son nouvel ami » dont la déambulation dans les rues de Tunis » représentait un point positif pour l’image de la Tunisie » et la présence serait . « un atout de pression sur les décideurs européens, pour que ces derniers prennent les décisions adéquates à l’égard de la Tunisie ».

La visite de Nicolas Sarkozy fait suite à une rencontre avec le chef de l’Etat Béji Caid Essebsi dans son hôtel parisien lors de sa visite officielle en France au mois d’avril dernier et au cours de laquelle il l’a invité à se rendre en Tunisie et l’invitation officielle lui a été lancée par Nida Tounes. Reçu au palais de Carthage et au Bardo, Sarkozy,  accompagné notamment de Mohsen Marzouk et de Najem Gharsalli, le ministre de l’intérieur, a bien profité d’un de ces bains de foules qu’il affectionne dans le souk de la Médina pour distribuer les bonjours et les bises, serrer les mains à des citoyens lambda et répondre avec le sourire aux salutations des commerçants. Il a bien trimballé dans un convoi entouré des forces de sécurité, attendu par des dizaines de journalistes devant le palais du Bardo, goûtant, de nouveau, au rythme trépidant des voyages officiels. « J’entends certains pointer du doigt le fait qu’il est dangereux de se rendre en Tunisie, mais le terrorisme peut frapper partout », a-t-il déclaré.

Au cours du déjeuner offert à son honneur, en présence de quatre ministres dont ceux de l’intérieur et des finances, il a appelé à la mobilisation des «  moyens économiques pour permettre à la démocratie tunisienne de s’installer dans la paix car il n’y a pas de différence entre l’enjeu sécuritaire et l’enjeu économique. C’est l’alliance entre les pays du nord et du sud de la Méditerranée qui permettra de développer les conditions de développement. »

Mais ce déplacement ne s’est pas déroulé sans ces « dérapages » dont il a le secret. Et cette fois ci, c’est à l’Algérie voisine qui en a payé les frais en raison de sa proximité avec la Tunisie. Sa phrase de trop « La Tunisie est frontalière avec l’Algérie et avec la Libye. Ce n’est pas nouveau... Vous n’avez pas choisi votre emplacement », a été vite captée par les Algériens qui ne l’ont pas ménagé de leurs critiques. L’ensemble des médias algériens ont riposté à cet « impair » qui froisse et gène. « Sarkozy promet la ruine de la Libye » a titré l’un des journaux algérien. C'est comme si le malheur de la Tunisie était lié à son voisinage avec l'Algérie et la Libye. Drôle d'affirmation!

Côté tunisien, la seule réaction officielle est venue du secrétaire d'État chargé des affaires arabes et africaines Touhami Abdouli qui a déclaré que « les déclarations de Sarkozy n’engagent que lui et  que ce dernier ne représentait pas l’état Français ». Est-ce suffisnat pour atténuer la colère des Algériens déjà remontés à cause de cette alliance stratégique avec l'OTAN?

B.O