Nouveau chef de gouvernement: Le choix cornélien

Nouveau chef de gouvernement: Le choix cornélien


Encore trois jours avant les délais prescrits par l’article 89 de la Constitution et on connaîtra le nom du nouveau chef de gouvernement qui succèdera à Mehdi Jomaa, lequel article stipule que  « dans un délai d’une semaine suivant la proclamation des résultats définitifs des élections, le Président de la République charge le candidat du parti politique ou de la coalition électorale ayant obtenu le plus grand nombre de sièges au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple de former le Gouvernement dans un délai d’un mois renouvelable une seule fois ».

Le temps presse et Nidaa Tounes, le parti vainqueur des dernières élections législatives n’a pas encore trouvé « l’oiseau rare ». Sera-t-il un membre du parti ou va-t-on vers le choix d’un candidat en dehors de ses rangs ?

Pour le moment, le nouveau Président Béji Caid Essebsi qui vient de démissionner de la présidence du parti a désigné son second Mohamed Ennaceur pour assurer l’intérim jusqu'au prochain congrès prévu avant juin prochain. Il l’a, également, chargé en compagnie du secrétaire général Taieb Baccouche et du président du groupe parlementaire, Fadhel Ben Omrane, de réunir, aujourd’hui, le bureau constitutif et de revenir le voir, à Carthage, au plus tard lundi prochain, pour lui proposer le nom de l’heureux élu.

Cette réunion s’annonce chaude, puisque le parti est divisé entre la volonté d’assumer ses responsabilités et de prendre le taureau par les cornes en choisissant un de ses membres pour composer le gouvernement ou d’aller vers le choix d’une personnalité indépendante.

Les tenants de cette option avancent comme argument que, dans toutes les démocraties du monde, c’est le chef du parti vainqueur qui forme le gouvernement. En plus de cela, les électeurs l’ont élu sur un programme qu’il se doit de concrétiser.  

Dans ce cas, c’est le nom de Taieb Baccouche qui émerge du lot surtout après l’élection de son président à la présidence de la République et de son adjoint, Mohamed Ennaceur au perchoir.

Mais le choix de Béji Caid Essebsi est tout autre pour éviter de tomber dans l’hégémonisme, entendre « ettaghaouel ». Au risque de diviser le parti, il tient à ce que le prochain locataire soit choisi en dehors du Nidaa et il est soutenu par la majorité des députés dont le président du groupe parlementaire.

Où trouver ce « messie » tant attendu ? Aller puiser dans le réservoir de l’ancien régime où on peut trouver de très bons profils et les noms de Fadhel Khelil et Sadok Rabeh, deux anciens ministres des affaires sociales, ou encore celui de Abdelkrim Zbidi sont souvent cités.

Où chercher un nom parmi les ministres de l’actuel gouvernement et ce sont ceux de Ghazi Jeribi , Hédi Larbi et Kamel Ben Nasser qui retiennent l’attention ? Dans ce cas, pourquoi ne pas renouveler la confiance dans leur patron Mehdi Jomâa qui a fait ses preuves et jouit d’une notoriété internationale ?

Et puis comme le soutiennent les défenseurs de la première option, n’y a-t-il pas de compétences au sein du parti pour aller chercher ailleurs ?

Plusieurs questions demeurent en suspens et la réunion du bureau constitutif du parti qui se compose, désormais, de 14 membres après le départ de Béji et son élargissement à trois nouveaux venus, Mohamed Ennaceur, Fadhel Ben Omrane et Hafedh Caid Essebsi, risque de laisser des séquelles. Un véritable choix cornélien !

B.O.