«Nouvelle version» de l'hymne national: lapsus ou préméditation ?

«Nouvelle version» de l'hymne national: lapsus ou préméditation ?
 
 
Ceux qui ont assisté à la rencontre avec Nicolas Sarkozy, hier, ont sûrement constaté que notre hymne national, chanté à l'occasion, a connu une nouvelle tournure où les vers d'Aboul Kacem Chebbi ont été supprimés «au profit» des quatre vers originaux faisant l'éloge alors du parti au pouvoir.
 
Pour rappel, l'hymne national actuel «Houmat al Hima» a été officialisé le 12 novembre 1987, du temps du président déchu Ben Ali, en remplacement de celui de 1958 «Ala Khallidi» qui fait, lui, l'éloge du président défunt Habib Bourguiba, sachant que le premier a toujours été scandé par le mouvement estudiantin et les syndicalistes, qui constituaient des «mouvements d'opposition» au régime du «Zaïm», ne reconnaissant pas l'hymne de 1958.
 
Écrit dans sa majeure partie par Mustapha Sadok Rafiî, et composé par feu Ahmed Kheïreddine, notre hymne a été «enrichi» par deux vers du grand poète Aboul Kacem Chebbi, en remplacement de quatre autres qui louaient en ce temps-là le parti au pouvoir. 
 
Tous les présents ont été surpris de voir repris ces quatre vers supprimés qui ne font pas partie de la version officielle consignée dans la Constitution. 
 
«Retour aux sources», lapsus, «erreur technique» ? Toutes les interprétations sont possibles...