Officiel : La liste des amnistiés ne sera pas révisée

Officiel : La liste des amnistiés ne sera pas révisée

 

La liste des bénéficiaires de l’amnistie promulguée par le président de  la République par intérim, Foued Mebazaa, le 19 février 2011, a été remise, ces derniers temps, sur le tapis. Alors qu’un certain nombre d’entre eux ont observé des sit in pour réclamer « la régularisation du cursus professionnel des bénéficiaires de cette amnistie et la formation des fonds de compensation pour les ex-prisonnier politiques à travers la création du fond El Karama », certaines voix se sont élevées pour demander la révision de cette liste et notamment celle des amnistiés qui ont été recrutés dans la fonction publique et dont le nombre dépasse les 8.000. Parmi, ces nouvelles recrues, figurent des « terroristes » qui, après avoir été enrôlés, ont préféré le jihad à l’emploi. Pis, selon un rapport de la Banque mondiale et le FMI, les indemnisations versées aux amnistiés en 2011 ont coûté au total à l'État 114 millions de dinars ». A cela s’ajoute un montant de 1476 millions de dinars versés à ces mêmes amnistiés – qui n’avaient pas cotisé pendant parfois plus de trente ans – pour leur permettre de régulariser leur situation et de toucher une retraite. Ce qui a lourdement plombé le budget de l’Etat. Plus grave encore, selon certaines sources, une quarantaine de membres du groupe dit « de Soliman » condamnés pour terrorisme ont ainsi bénéficié de l’amnistie, touché des dédommagements et intégré la fonction publique.

Toutefois, force est de relever que c’est au niveau même du contenu du décret loi n°1 portant amnistie que le bat blesse. Au point de se demander si le président par intérim avait bien lu et relu la copie avant de la signer et la promulguer. Ou si la ou les personnes ayant rédigé le texte n’avaient pas de desseins inavoués pour classer tout le monde dans la même catégorie celle des militants politiques et des droits de l’homme. Certes,  le président intérimaire Foued Mebazaa et son premier ministre Mohamed Ghannouchi, avaient été soumis à une forte pression de la rue composée de toutes les franges de la classe politique, de l’extrême droite à l’extrême gauche, mais de là à considérer les auteurs de « l'attentat contre la sûreté intérieure de l'Etat » ou encore ceux qui ont violé « les dispositions de la loi relative au soutien des efforts internationaux de lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d'argent, et ce concernant le soutien des efforts internationaux de lutte contre le terrorisme », (article premier) comme des militants politiques serait une aberration et procèderait d’une myopie politique. En vertu de cet article, des membres du groupe de Soliman et les terroristes embastillés dans les prisons lourdement condamnés, comme leur chef Abou Yadh condamnés à 40 ans de prison ferme, ont été élargies pour rejoindre, plus tard, le maquis  et les groupes jihadistes.

Situation complexe puisque les amnistiés ont été recrutés dans la fonction en application de la loi.  Il devient, alors impossible, de réviser la liste pour en éjecter les personnes soupçonnées de terrorisme ou d’appartenance à des groupes jihadistes.  Une source officielle confie: « il est impensable de revenir sur un acquis devenu irréversible, par la loi. Ce qui n’empêche pas de radier de la fonction publique tout agent impliqué dans des affaires de terrorisme ou autre, indépendamment des poursuites judiciaires qu’il pourrait encourir ».

 

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