Pèlerinage: Ces drames qui ont fait 7.000 morts

Pèlerinage: Ces drames qui ont fait 7.000 morts

 

Plus de 720 fidèles ont été tués et 860 blessés dans une bousculade jeudi 24 septembre à Mina près de La Mecque, l'un des pires drames à frapper le grand pèlerinage.  Environ 3.500 pèlerins ont trouvé la mort, au cours des dernières années, dans des bousculades monstres notamment à Mina au moment du rite de la lapidation qui consiste à jeter des petits cailloux sur les trois stèles représentant Satan. Mais la pire tragédie eut lieu en juillet 1990 au cours de laquelle une gigantesque bousculade s’était produite dans un tunnel de Mina, à la suite d'une panne du système de ventilation. 1.426 pèlerins étaient morts asphyxiés. Ce qui porte le nombre de pèlerins qui ont péri en un quart de siècle à près 7.000.

Il est vrai que les drames ont souvent émaillé le haj, le cinquième pilier de l’Islam.

En 1987, 402 personnes, dont 275 Iraniens, avaient été tuées lors d’affrontements entre des pèlerins iraniens et des policiers saoudiens.

En 1989,  des chiites koweïtiens avaient perpétré un double attentat aux abords de la Grande Mosquée faisant un mort et 16 blessés.

En 1997, un incendie provoqué par un réchaud à gaz avait ravagé des campements de toile dans la vallée de Mina, causant la mort de 343 fidèles.

La catastrophe de jeudi survient à un très mauvais moment pour les autorités saoudiennes, engagées dans un double conflit politico-religieux : d’une part, avec l’Iran, qu’elles affrontent indirectement au Yémen, d’autre part contre l’Etat islamique qui, désormais, appelle ouvertement au renversement de la maison des Saoud. Tout accident survenu pendant le pèlerinage risque donc d’être exploité, en raison de sa puissance symbolique, contre la monarchie, d’autant que le roi s’est autoproclamé«le serviteur des deux saintes mosquées», La Mecque et Médine. Une décision qui s’inscrivait déjà dans le cadre de la rivalité entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, née de la victoire de la révolution islamique.

Le revers de la médaille, c’est que tout incident grave qui survient pendant le hadj affecte indirectement le monarque et ses proches. Aussi, le prince héritier, Mohammed ben Nayef, a-t-il ordonné immédiatement, en sa qualité de chef de la Haute Commission du pèlerinage, une enquête sur les conditions de la bousculade, qui permettra de dédouaner la monarchie de toute responsabilité. Dès le drame connu, Téhéran, qui a recensé 90 victimes iraniennes, a rejeté la responsabilité de la tragédie sur l’Arabie Saoudite, via le ministre adjoint des Affaires étrangères.

Avec AFP et Libération