Pourquoi le Tunisien est-il privé des avantages de la chute des prix des hydrocarbures ?

Pourquoi le Tunisien est-il privé des avantages de la chute des prix des hydrocarbures ?


Contrairement à plusieurs pays dans le monde, la Tunisie n’a jamais baissé les prix de l’essence lorsque les prix du baril du pétrole internationaux connaissent un recul.
 
Après chaque augmentation des prix des carburants, les Tunisiens se demandent pourquoi cela n’arrive qu’en Tunisie : le prix du baril recule et les prix des carburants restent les mêmes ou pire ils augmentent. Pourquoi l’Etat n’applique-t-il pas les procédures nécessaires pour diminuer les prix à l’instar de plusieurs pays dans le monde ?
 
Pour répondre à ces interrogations, Hassan Zargouni, président de Sigma Conseil, nous a donné ces explications :

« Le diesel et l’essence arrivent aux ports tunisiens à un dinar le litre environ. Les opérations de stockage, transport associées à la marge de la pompe coûtent 70 millimes, ce qui rend le prix du litre 1070 millimes environ.
La TVA (jamais vue sur un produit subventionné) est de 22% et le prix de revient à la pompe d’atteindre 1305,4 millimes (taxes et marges incluses).
 
Et d’ajouter que « un prix raisonnable d’un litre d’essence serait donc de 1400 millimes et non 1670 millimes comme actuellement vendu ».
 
H. Zargouni a, par ailleurs, mentionné que « depuis ce matin, le prix a encore baissé de 2 dollars et l'on est à 75,80 dollars le baril ». Et d’expliquer que « on ne voit pas l’impact de cette baisse au niveau de la pompe quand on sait que 30% du coût d’un kilogramme de tomate est constitué du transport donc de l’énergie en grande partie ».
 
Evoquant l’exemple du Maroc, le président de Sigma Conseil a affirmé que «ce pays a entrepris la décompensation des produits des carburants, une procédure qui sera accompagnée par des mesures de soutien à certains professionnels tels que les transporteurs, les boulangers… ».
 
Pourquoi donc la Tunisie n’adopte-t-elle pas de mesures exceptionnelles quand on enregistre une baisse mondiale du prix du baril d’essence, sachant que le citoyen tunisien souffre déjà de la hausse vertigineuse des prix des produits élémentaires.