Poutine: Obama et Hollande ne sont pas syriens et ne doivent pas être impliqués dans le choix des dirigeants de ce pays

Poutine: Obama et Hollande ne sont pas syriens et ne doivent pas être impliqués dans le choix des dirigeants de ce pays

 

Barack Obama et Vladimir Poutine se sont retrouvés lundi 28 septembre 2015 à l'ONU à la recherche de solutions face au chaos en Syrie, sans cependant enregistrer de percées, en particulier sur la place à réserver à Bachar al-Assad.

A l'issue d'une rencontre d'environ 90 minutes qui avait débuté par une poignée de main glaciale, le président russe a évoqué un entretien "constructif, étonnamment ouvert" avec son homologue américain et parlé d'une possible coopération.

Il a cependant mis en avant de réelles divergences sur les moyens de mettre un terme à une guerre qui a déjà fait plus de 240.000 morts.

M. Poutine n'a pas exclu des frappes russes, mais a en revanche écarté l'envoi de troupes de combat au sol pour lutter contre les jihadistes ultra-radicaux du groupe Etat islamique (EI), mettant plutôt en avant sa volonté "d'aider davantage l'armée syrienne".

Preuve des tensions persistantes avec les Occidentaux, le chef du Kremlin n'a pas résisté à la tentation de tacler Barack Obama et François Hollande: "J'ai le plus grand respect pour mes homologues américain et français mais ils ne sont pas des ressortissants syriens et ne doivent donc pas être impliqués dans le choix des dirigeants d'un autre pays".

Les deux hommes ont souligné la nécessité de communiquer au niveau militaire pour éviter d'éventuels conflits entre eux dans la région. Quelques heures plus tôt, ils avaient affiché leurs désaccords au grand jour à la tribune de l'ONU, s'accusant mutuellement d'avoir contribué aux tensions dans la région.

Dans un discours centré sur la force de la diplomatie, exemples de l'Iran et de Cuba à l'appui, M. Obama a clairement indiqué qu'il fallait se préparer à tourner la page Assad: "Après tant de sang versé et de carnages, il ne peut y avoir un retour au statu quo d'avant la guerre".

Et dans une référence claire à Moscou, il a dénoncé la logique consistant à soutenir un "tyran" qui massacre des enfants innocents" sous prétexte que l'alternative "serait pire".

Pour M. Poutine, à l'inverse, le dirigeant syrien représente un gouvernement légitime avec lequel refuser de coopérer serait une "énorme erreur". Face aux jihadistes de l'EI, M. Poutine a appelé à la tribune à une "large coalition antiterroriste", semblable à "celle contre Hitler" au cours de la Seconde guerre mondiale.

"Nous devons reconnaître que personne d'autre que les forces armées du président (syrien) ne combat réellement l'Etat islamique", a lancé le chef du Kremlin qui faisait son grand retour à l'Assemblée générale de l'ONU après dix ans d'absence.

La Russie a proposé lundi au Conseil de sécurité une résolution soutenant une coalition politique et militaire. Celle-ci devrait inclure également l'Iran et le régime syrien, a précisé devant des journalistes l'ambassadeur russe aux Nations unies, Vitali Tchourkine.

AFP