Premier numéro de « Leaders Al Arabia »: Chedly Klibi à cœur ouvert

Premier numéro de « Leaders Al Arabia »: Chedly Klibi à cœur ouvert
 
 
Pour sa première livraison, « Leaders Al Arabia » (ليدرز العربية), offerte en supplément avec le numéro d’octobre du magazine « Leaders », annonce deux grand sujets en couverture : une grande interview de Chedly Klibi, ex-secrétaire général de la Ligue des Etats Arabes et ex-ministre de Bourguiba, et une réflexion du penseur islamique, Hmida Ennaifer, à propos de tolérance et de pluralité dans le monde arabe de  « l’après-révolution ».
 
Dans l’interview exclusive accordée à « Leaders Al Arabia », Chedly Klibi se livre à une réflexion sur l’islam entre culture et civilisation, ainsi que sur les échecs de l’unité arabe . Il trace également le portraits de certains chefs d’Etat qu’il a pu rencontrer au cours de sa longue carrière politique et diplomatique, comme les rois Fayçal, Hussein et Hassan II ou les présidents Hafedh Al Assad, Saddam Hussein et François Mitterrand.
 
L’ex-secrétaire général de la Ligue des Etats Arabes livre, par ailleurs, quelques secrets à « Leaders Al Arabia » : pourquoi il a renoncé aux études de médecine pour se consacrer aux lettres arabes, et comment Bourguiba l’a désigné à la tête de la Radio Tunisienne, après une rencontre entre Klibi et le leader baâthiste Michel Aflak à Damas.
 
La gestion de la civilisation
 
Autour de l’interview, gravitent, dans ce premier numéro de « Leaders Al Arabia », des articles de haute volée, où se mêlent politique, histoire et culture.
 
Et d’abord l’article de Hamida Enneifer, où il oppose à la « Gestion de la barbarie », de Abou Bakr Naji, une « Gestion de la civilisation », faite de tolérance et de pluralité intellectuelle et religieuse, et bâtie sur le modèle de Kairouan du IVe siècle de l’Hégire( Xe siècle de l’ère chrétienne), où des penseurs de tous bords ( musulmans, juifs, chrétiens et incroyants) se rencontraient au sein du même « majlis » pour discuter en matière de « ilm al kalam ».
 
Cette réflexion, qui a été inspirée par la situation chaotique du Monde arabe, à l’issue des révolutions que l’on connait, est relayée, dans ce premier numéro du « Leaders Al Arabia », par Rachid Khechana, mais à un autre niveau, celui de la Tunisie, et dans une autre dimension, celle du changement politique. L’auteur, journaliste et ex-opposant de Ben Ali, questionne le lecteur sur le « modèle tunisien » et s’il constitue encore une réussite. Un questionnement qui aboutit en fin de compte, à un diagnostic politique et socio-économique de la situation qui prévaut actuellement en Tunisie.
 
Quant à la politique internationale, elle est abordée à travers les élections locales marocaines ( Mondher Bedhiafi) et le retour en force de l’Iran, après l’accord nucléaire conclu avec les Etats-Unis ( Mohamed Brahim Hsaïri).
 
De Sidi Mehrez à Thaâlbi 
 
En dehors de la politique, « Leaders Al Arabia », qui se veut « une fenêtre sur la connaissance, œuvrant à élargir les horizons intellectuels du lecteur et à consolider les assises de la culture dans notre pays », consacre une grande partie de ce premier numéro à l’histoire et à la culture. On y trouvera, en matière d’histoire, des articles sur « Sidi Mahrez , Soltane El Medina » (Mohamed El Aziz Ben Achour ), la guerre de Bizerte ( Mohamed Lotfi Chaïbi), et la « belle génoise qui a changé le cours de la dynastie husseinite » ( Mokhtar Mostaïsser).
 
Au rayon de la culture, « Attaliani », le désormais célèbre roman de Chokri Mebkhout (Ameur Bouazza), le « Voyage yéménite » de Abdelaziz Thaâlbi (Taoufik Jabeur) et la musique tunisienne dans l’œuvre de Mannoubi Senoussi (Rachid Sellami) constituent l’essentiel de la matière proposée aux lecteurs.
 
Moments de détente
 
Au milieu de cette matière foisonnante, des moments de détente et d’évasion sont laissés au lecteur, avec, notamment, une série humoristique relatant les mésaventures d’un Tunisien moyen « ayach» (Adel Lahmar) et une chronique d’humour-fiction dont l’action se passe dans les années 2050(Sahbi Ouhaïbi).
 
Conduite par Taoufik Habaïeb (directeur responsable), Hédi Béhi (conseiller de la rédaction) et Abdelhafidh Hergam (coordinateur général), « Leadres Al Arabia » semble bien partie pour réaliser son objectif d’ouverture sur un large public et son ambition de fournir au lecteur une matière enrichissante et attrayante.