Priver un enfant de ses examens est un crime

Priver un enfant de ses examens est un crime
 
 
Il est des grèves impopulaires et il est des revendications sociales qui cachent mal des dessins inavoués et qui sont guidées par des esprits nocifs et destructeurs. Celles des instituteurs, au delà de leur légitimité, auront des conséquences désastreuses, non seulement, sur le secteur de l'enseignement déjà en totale faillite, mais aussi sur le climat général du pays. Le syndicat général de l'enseignement de base et derrière lui, ceux qui le téléguident, n'ont pas bien calculé les répercussions fâcheuses de leur décision de boycotter les examens. Il n'a pas, non plus, bien mesuré l'impact qu'aura cette décision sur les rapports entre enseignants d'une part et enseignés et leurs parents de l'autre. Il n'a pas compris que priver un enfant de son droit de passer des examens de fin d'année s'assimile à un crime. Déjà que les parents ont payé cher les cours particuliers pour leurs enfants, qu'on leur impose assez souvent, et qu'ils attendent la fin de l'année scolaire pour fêter leur réussite, se trouvent otages  d'une poignée de syndicalistes qui, dans leurs interventions, n'hésitent pas à utiliser des termes guerriers, comme "bataille des os cassés".
 
Ce débrayage vient s'ajouter à des centaines d'autres  risqueraient tous de mener le pays à la faillite.  Le jeu trouble de certains syndicats  et le silence de la centrale syndicale qui ne semble pas  maîtriser ses troupes, ajouter à la l'inaction du gouvernement, n'augurent rien de bon pour l'avenir, de plus en plus incertain.  "La nouvelle insurrection sociale" promise par Houcine Abbassi a-t-elle déjà commencé?
Mais cette fois-ci elle risquerait d'emporter ses promoteurs et ses commanditaires. Les Tunisiens ne sont plus des moutons de Panurge, qu'on mène à l'abattoir sans broncher.