Prix: Les vraies raisons d'une hausse soudaine

Prix: Les vraies raisons d'une hausse soudaine
 
 
Ceux qui connaissent l’évolution des prix  des produits alimentaires, notamment les fruits et légumes, savent que cette période se caractérise par ses difficultés, une période ou l,on constate très souvent des hausses des prix de ces produits.
 
Toutefois, et pour l’année en cours on ne s’attendait pas à vivre le même calvaire de la hausse et ce pour diverses raisons. D’abord la production locale a évolué positivement, ce qui devait signifier que l’offre est supérieure à la demande. En second lieu, la crise du secteur touristique contribue, elle aussi, à garantir l’offre sur le marché local donc à contribuer à baisser les prix
 
En troisième lieu, les frontières avec la Libye ont été fermées: résultat, les produits locaux sont restés chez nous. Or malgré tous ces constats, les prix et en l’espace de 48 heures ont grimpé d’une façon vertigineuse.
 
A titre d’exemple, les pommes de terre qui se vendaient à 800 millimes mais depuis 48 heures leur prix a grimpé pour atteindre 1.100 millimes, même constat pour les tomates qui ont connu la même marge d’augmentation alors que les piments doux, dont le prix ne dépassait guère 1.600 millimes ont atteint aujourd’hui, lundi 28 mars 2016 le seuil de 2.400 millimes.
 
Mais si l’augmentation des prix des piments trouve son explication dans le fait que la production des piments dans les serres a régressé en attendant l’arrivée  des piments naturels fin avril et par conséquent l’offre est bien inferieure à la demande pour le reste, on ne trouve aucune explication raisonnable à cette hausse pour le moins inattendue. Certes l'on va parler de période creuse et que les fruits et légumes de la saison hivernale se font de plus en plus rares et que les fruits printaniers se font attendre.
 
En effet, il y a une part de vérité dans cette explication, alors que la réalité se situe ailleurs : à savoir dans la maitrise réelle des circuits de distribution où les barons du secteur font la loi et ne ratent aucune occasion pour en profiter. Dans ce contexte, on cite le cas des pommes de terre qui connaissent d’habitude un période creuse à pareille époque de chaque année, or pour l’année en cours, le problème ne devrait pas se poser, car l’office du Commerce dispose de stocks appréciables de pomme de terre, importé et invendu, au cours du mois d’octobre 2015. Pourquoi le ministère du Commerce n’a pas eu recours à ces stocks pour freiner l’élan des spéculateurs ?
 
Comment expliquer aussi le fait que bon nombre de détaillants de fruits et légumes ont fait part à Espace manager de leurs doléances suite à des pratiques illicites très courantes au marché de gros, spécialement dans le secteur des légumes où on les oblige à payer des dessous de table  qu’ils seront obligés par la suite à mettre sur le compte du consommateur ?
 
En conclusion il s’agit bel et bien d’une hausse provoquée par les barons du domaine, et qu’il appartient aux services compétents d’agir, agir réellement et efficacement notamment au niveau du marché de gros où on constate des carences criardes au niveau du contrôle, ce qui facilite la propagation des pratiques illicites.
 
Agir aussi au niveau du détail et essayer de limiter l’approvisionnement en dehors des circuits réglementaires.Enfin, lutter contre le stockage « anarchique » réalisé par les spéculateurs en vue de rester maître du marché en injectant la marchandise par petites doses pour maintenir un seuil élevé des prix.
 
M.A.F.
 

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