Quand la STEG fonce droit vers la faillite !

Quand la STEG fonce droit vers la faillite !
 
 
Qu’est-ce qui se passe à la Société Tunisienne d’Electricité et du Gaz ? Qui pousse au chaos et essaye par tous les moyens de ruiner définitivement cette société publique déjà au bord du gouffre avec les 733 millions de dinars d’impayés qu’elle n’arrive pas à recouvrir auprès de ses mauvais payeurs ? 
 
Jusqu’à quand pourra-t-elle tenir si elle doit toujours emprunter pour survire et subir des frais financiers élevés, alors que ses clients sont débiteurs pour des sommes faramineuses?
 
Comment une minorité d’anarchistes sont arrivés dans ces conditions à imposer une grève sauvage qui n’a pas été cautionnée par l’UGTT et par la majeure partie des employés de la STEG et qui complique encore plus la situation ? 
 
Telles sont quelques-unes des questions qui ne cessent d’être posées par la grande majorité des 12 249 agents qui y travaillent, ainsi que par de nombreux observateurs externes.
 
L’affaire des impayés qui risque de ruiner la société n’est pas nouvelle. Mais elle ne cesse malheureusement de s’amplifier puisque les impayés ont atteint fin mars 733 millions de dinars alors qu’un an auparavant ils étaient de 636,3 millions de dinars. 
    
Mais au moment où tous les observateurs attendaient un plan de sauvetage pour protéger la STEG de la faillite, dans lequel seraient impliqués en premier lieu tous ses employés, une surprenante affaire de revendication sociale a éclaté pour assombrir encore le tableau.
 
Cette affaire a éclaté depuis l’annonce de l’annulation de la grève générale des agents de la société qui était prévue le mardi 12 et le mercredi 13 mai 2015.
 
Certaines voix se sont en effet élevées contre l’accord trouvé dans la soirée du lundi 11 mai 2015, entre la direction de la STEG, la fédération syndicale de l’électricité et du gaz relevant de l’UGTT et le ministère des Affaires sociales.
 
Les protestataires parmi les agents, dont la majorité viennent d’intégrer la STEG après la révolution suite aux pressions sociales, ont estimé que cet accord ne satisfait pas leurs revendications.
 
Ils sont même arrivés jusqu’à accuser la fédération syndicale de l’électricité et du gaz, relevant de l’UGTT, de traitrise et de complicité avec les autorités. Certains parmi eux ont appelé à ne plus reconnaître la fédération syndicale et ont entamé une grève sauvage sans la consulter.
 
Pire encore, certains parmi ces anarchistes n’ont pas hésité à entamer cette grève sauvage bien qu’ils fassent partie des employés réquisitionnés d’office qui travaillent sur les câbles de haute et de moyenne tension et qui n’ont donc pas le droit dans leur statut de travail de faire de grève, vu leurs postes très sensibles. 
     
Entretemps, plusieurs citoyens se sont plaints depuis la fin de la semaine dernière de coupure d'électricité et de la fermeture des bureaux de la STEG due à cette grève sauvage décrétée par certains agents qui sont même arrivés à interdire à leurs collègues de travailler.
 
Bien que le Président directeur général de la STEG Rachid Ben Dali, ait déclaré depuis la fin de la semaine dernière que le refus des agents d’intervenir et de réparer les pannes survenues dans plusieurs régions du pays est inacceptable et que le gouvernement publiera un nouvel ordre de réquisition, les perturbations demeurent à ce jour.
 
Malgré l’opposition des parties syndicales, les anarchistes ont donc pris les choses en main et bloquent le retour de l’activité normale de la STEG qui a plus que jamais besoin de travailler et de recouvrir les impayés pour espérer s’en sortir.
 
L’éventualité de changer le PDG de cette société est apparue entre-temps comme une solution pour une sortie de crise et le nom de Kamel Ayadi a été évoqué pour suppléer à Rachid Ben Dali et amener le plan de sauvetage tant attendu.
 
Cependant, bien que l’information ait circulé depuis le week-end dernier, son officialisation n’a pas encore eu lieu jusqu’ à maintenant et la situation de gabegie continue à régner devant l’impuissance de l’Etat à faire régner la loi au grand dam de la grande majorité des employés qui ont plus que jamais peur de la faillite de leur société.
K.B.M.