Qui pour remplacer Chedly Ayari à la Banque centrale?

Qui pour remplacer Chedly Ayari à la Banque centrale?

 

Depuis son installation à Carthage le Président de la République Béji Caid Essebsi n’ pas reçu le gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari. Pourtant, le gouverneur de la BCT, comme l’énonce la Constitution, relève du chef de l’Etat. Ayari qui a été nommé à ce poste, le 24 juillet 2012, par l’ancien président Moncef Marzouki après le limogeage forcé de Mustapha Kamel Nabli, est réputé proche de la Troïka. Considéré comme l’un des économistes les plus réputés, il a occupé plusieurs postes dans les différents gouvernements de Habib Bourguiba où il a été successivement ministre du plan, de la jeunesse et des sports, de l’ éducation nationale, de l’économie nationale et ce, avant d’occuper le poste de directeur général de la Banque arabe de développement en Afrique BADEA. De ce fait, il a été collègue de Béji Caid Essebsi. Il a fini sa carrière membre de la chambre des conseillers jusqu’en février 2011.

A bientôt 82 ans, Chedly Ayari, serait, incessamment, remplacé dans ce prestigieux poste. Deux noms sortent du lot. Le premier  est celui de son prédécesseur Mustapha Kamel Nabli, nommé par l’ancien premier ministre Mohamed Ghannouchi en janvier 2011 et gardé dans ce poste par le gouvernement Béji Caid Essebsi. Il se prévaut d’une grande carrière dans le domaine de l’économie et des finances, pour avoir occupé notamment le poste de ministre du plan et du développement régional de 1990 à 1995, avant de partir sous d’autres cieux comme expert auprès de plusieurs institutions notamment la Communauté économique européenne et la Ligue arabe où il a dirigé la section Moyen-Orient - Afrique du Nord à la Banque mondiale. Son passage à la Banque centrale a été diversement apprécié, jugé mitigé par les uns, positif par les autres. Mais d’un avis général, il a le profil pour le poste. Sauf que sa candidature à la présidentielle contre Béji Caid Essebsi risque de l’handicaper.

Le second « postulant » est l’ancien ministre des finances dans le gouvernement de transition de Béji Caid Essebsi, Jalloul Ayed. Candidat malheureux à la présidence de la Banque africaine de développement, BAD, il se prévaut d’une riche carrière de banquier aux Emirats arabe unis et au Maroc, surtout.

Mais il n’ya pas que ces deux "postulants". D’autres pourraient surgir dont, notamment l’ancien ministre du développement et de la coopération internationale sous Ben Ali, Mohamed Nouri Jouini qui jouit d'une bonne réputation. Son nom a, même, été évoqué pour occuper le poste de chef de gouvernement. Il a été, également, l’un "des conseillers de l’ombre" de Béji Caid Essebsi à la Kasbah en 2011et a participé à l’élaboration du document présenté par l’ancien premier ministre devant le sommet de G8 à Deauville en France le 27 mai 2011. Il est le plus jeune des trois. Il a 54 ans contre 64 pour Jalloul Ayed et 67 pour Mustapha Kamel Nabli.

En attendant, le Président de la République devrait se concerter avec le chef du gouvernement à qui il revient de proposer un candidat. De même qu’il devrait consulter ses partenaires politiques. Toutefois, la nomination dans un poste aussi important et convoité obéit, des fois, aux « recommandations » des groupes de pression, internes et externes. 

B.O