Qui sont ces 800 terroristes déjà rentrés dans le pays ?

Qui sont ces 800 terroristes déjà rentrés dans le pays ?

 

La polémique enfle au sujet du retour des « djihadistes » en Tunisie. Deux jours après la mort d'Anis Amri, auteur présumé de l’attentat contre le marché de Noel à Berlin le 19 décembre, qui a fait 12 morts et 48 blessés, des centaines de personnes, pour la plupart des femmes, ont manifesté leur colère samedi 24 décembre, devant le siège de l’ARP et contre l'impunité et la théorie  du « pardon et du tri » que prônent certains. Ils demandent la plus grande sévérité contre les membres de groupes terroristes de retour dans leur pays.

Selon le ministre de l'Intérieur Hédi Majdoub, ils sont 800 qui sont déjà rentrés au pays. Mais le ministre qui a admis que certains d’entre eux « peuvent exceptionnellement passer entre les mailles du filet », n’a pas donné davantage de précisons. Beaucoup de zones d’ombres persistent quant à leur profil. Comment sont-ils partis et pour quelle mission ? Qui les a enrôlés et pour le compte de qui ? D’où revenaient-ils et ont-ils du sang sur les mains ? Comment sont-ils revenus et par quel moyens ? Ont-ils été soumis à de interrogatoires et quelles en sont les résultats ? A ces questions et à d’autres, les Tunisiens veulent avoir des réponses.

La Tunisie parait assez démunie face à eux. Elle manque de renseignements et beaucoup d’entre eux rentrent dans le pays de manière illégale et sans que les autorités s’en aperçoivent. Ceux qui sont connus sont assignés à la résidence surveillée.

Face à cette situation, les partis politiques, la société civile sont restés presque muets. Seule l’UGTT a fait entendre sa voix et considère que « l’envoi des jeunes Tunisiens et Tunisiennes aux zones de conflit en Libye, Syrie et Irak et autres constitue l’un des plus graves crimes collectifs commis au cours de la dernière décennie en Tunisie » et appelle à « juger ceux qui ont encouragé le départ des jeunes vers les zones de conflit ».

Certes, après la polémique créée autour de sa déclaration sur le retour des terroristes, en affirmant que « si nous le faisons, nous n'aurons pas assez de prisons », le président Béji Caïd Essebsi a précisé quelques jours plus tard, que les terroristes devaient être traduits en justice. De son côté, le président du mouvement Ennahdha, a qualifié le retour des terroristes de « maladie qui nécessite certes un traitement sécuritaire et juridique mais également psychiatrique et social ». Ce qui nous oblige à choisir les solutions adéquates », a-t-il ajouté. Sans préciser ce qu’il entend dire par « solutions adéquates » Or, c’est le traitement juridique qui va poser problème. La justice risque de se trouver devant des dossiers complètement vides, faute de preuves. Relâchés, ils vont se fondre dans la masse, retrouver les autres candidats au Djihad qui ont été empêchés de partir, en attendant l'occasion d'imposer leur loi. Avec les caches d’armes encore non découvertes et les cellules dormantes dont les membres  attendent de sortir de leurs tanières, les menaces sur la stabilité du pays n’en seraient que plus sérieuses.

Il est évident qu’on ne peut pas ne pas accepter leur retour, mais il est encore plus évident que le traitement doit-être à la mesure de la menace qu’ils feront peser sur la stabilité du pays.  

B.O

 

 

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