Qui veut la peau d’Abderrahman Belhadj Ali le DG de la sûreté nationale ?

Qui veut la peau d’Abderrahman Belhadj Ali le DG de la sûreté nationale ?

 

Si on peut retenir une seule réalisation du gouvernement Habib Essid, c’est bien d’avoir restauré le poste de directeur général de la Sûreté nationale et d’y avoir nommé l'une des meilleures compétences sécuritaires, Abderrahamane Belhadj Ali. Bien que ce dernier ait passé les dix dernières années de sa carrière dans la diplomatie occupant notamment le poste d’ambassadeur en Mauritanie(pendant neuf ans) et à Malte, il est surtout un parfait connaisseur des arcanes des services de la sécurité nationale, du terrain jusqu’aux plus hauts postes de responsabilité en étant notamment le directeur général de la sécurité présidentielle.

Alliant discrétion et efficacité, il a une parfaite connaissance des hommes et des femmes placés sous son autorité et sait tirer le meilleur d’eux. Sachant la part prépondérante que doit prendre la prévention sur l’action, il donne une importance particulière au renseignement de proximité qui est la meilleure arme contre le terrorisme, le crime organisé et la contrebande qui vont de pair. Nommé en décembre 2015, à la suite de l’attentat ayant visé le 24 novembre précédent le bus de la garde présidentielle en plein centre de Tunis, à quelques mètres du ministère de l’Intérieur, un double défi à l’autorité de l’Etat, Abderrahmane Belhadj Ali a pu en quelques mois maitriser son sujet évitant par des actions préventives et anticipatrices des attentats dans plusieurs régions du pays. Grâce à ce travail de fourmi, le pays vit depuis plusieurs années son premier Ramadan sans attentats sanglants.

Le mois saint est considéré comme la période la plus propice aux attentats d’envergure menés par les groupes les plus radicaux. Ainsi en 2013, le 29 juillet précisément Huit militaires sont tués, certains égorgés, dans une embuscade pendant le mois de ramadan au mont Châambi. Une année plus tard, le 16 juille 2014, Quatorze soldats sont tués après un assaut terroriste à l'heure de la rupture du jeûne du ramadan, sur le mont Chaambi.

C’est l’attaque la plus meurtrière de l'histoire de l'armée. L’année dernière ce fut l’attentat de l’hôtel Impérial-Marhaba à Sousse. Survenue le 26 juin 2015, il s’agit de l’attaque la plus meurtrière que le pays ait jamais connue. 39 personnes dont une majorité de touristes britanniques ont succombé au cours de l’attaque qui a mis à genoux le tourisme tunisien, l’un des secteurs clefs de l’économie. Le mérite d’Abderrahmane Belhadj Ali et de ses équipes c’est de nous avoir épargné un autre Ramadan meurtrier.

Pourtant des voix s’élèvent pour médire de lui et porter à son encontre des accusations graves qui ne sont nullement en adéquation ni avec le personnage ni avec son parcours jusque-là sans reproche. Ainsi, a-t-on entendu le député de Nidaa Tounés et son porte-parole, Abdelaziz Kotti crier haut et fort que le directeur général de la sûreté a fait espionner le président de la république, ses proches et des dirigeants de Nidaa Tounés sans apporter le moindre preuve ou commencement de preuve à ces accusations.

Evitant la polémique il a jusqu’ici rempli ses fonctions sans chercher à apparaitre dans les médias, même pas pour se défendre laissant à d’autres le soin de dire qu’il s’agit de « déclarations politiciennes et répondant à des agendas partisans » sur lesquelles il ne cherche pas à s'appesantir, car, ce n’est pas son rôle. Le sien c’est d’assurer la sécurité des Tunisiens et ça il sait faire. Abderrahmane Belhadj Ali dérange-t-il tant et si bien que plusieurs cherchent à avoir sa tête.

Alors que ses succès sont là, réels et tangibles, n’est-il pas plus indiqué et véritablement mérité qu’il devrait être félicité et ses efforts et ceux de ses équipes amplement récompensés. Au moins devrait-on lui dire merci. Car s’il est sorti d’une retraite paisible et sans embûches ce n’est pas pour être traité injustement comme on est en train de le faire en dépit de la réalité et du bon sens. Les services de sécurité tunisiens sont en train de reprendre des couleurs. Grâce à des hommes de valeur comme Abderrahmane Belhadj Ali. Alors ne mordons pas la main bienfaitrice.

R.B.R.

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