Rached Ghannouchi : Ennahdha ne souhaite pas le retour des terroristes

Rached Ghannouchi : Ennahdha ne souhaite pas le retour des terroristes

 

Dans une interview accordée à Tunis au site d’information Middle East Eye, le président d’Ennahdha  Rached Ghannouchi a affirmé que son mouvement ne souhaite pas « le retour des terroristes », et ce bien que «  la loi leur donne cette possibilité. La Constitution tunisienne garantit le droit des concitoyens à rentrer chez eux. Il y a des tribunaux, des prisons. Il faut appliquer la loi pour ces gens-là. Ce sont des criminels et leur place est en prison. La loi anti-terrorisme sera utilisée. Après, il faudra faire appel aux spécialistes, comme les religieux et les psychiatres, afin de traiter leur pathologie. Et puis, s’ils reviennent effectivement en Tunisie, ils nous révèleront qui les a envoyés dans les zones de conflits… s’il s’avère qu’ils ont bien été envoyés. Parce que ces criminels ont leurs propres convictions et après la révolution, le pays était ouvert, chacun était libre de voyager. »

En réponse à une question sur le rôle d’Ennhadha dans l’envoi des jeunes dans les zones de conflit, il a répondu qu’il s’agit  « d’escarmouches politiques. Le pays se dirige vers des élections [locales] et certains partis craignent le succès d’Ennahdha, parce que nous sommes le parti le mieux organisé du pays. Ils veulent faire peur, en faisant le lien entre nous et le terrorisme. Mais Ennahdha est la plus grande force qui fait face au terrorisme. Nos détracteurs oublient que, sous le gouvernement Ennahdha, Ansar al-Charia a été désigné organisation terroriste [le 28 août 2013] Nous leur avons déclaré la guerre et nous avons banni leurs meetings ». 

Sur un autre plan, le leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi a affirmé que la diplomatie populaire qu’il mène « est au service de la diplomatie officielle ». « Si le président (Béji Caïd Essebsi) m’avait fait savoir que cela posait un problème, je me serais arrêté. Je suis toujours en lien avec lui. Nous ne pouvons être qu’un facteur de réussite pour sa politique », a-t-il ajouté.

Il a précisé que « la crise libyenne est une crise tunisienne. La solution d’une partie de nos problèmes se trouve en Libye. Le problème sécuritaire est lié au développement. Avant la révolution, plus d’un demi-million de Tunisiens travaillaient en Libye. De plus, toutes les opérations terroristes qui ont eu lieu en Tunisie ont été préparées en Libye. Cela a détruit le tourisme. Enfin, la frontière que nous partageons avec la Libye est large et ouverte. »

« La Tunisie est aujourd’hui considérée comme un exemple qui pourrait être calqué en Libye. C’est un modèle de réconciliation entre les islamistes et les laïcs, et, en même temps, entre les révolutionnaires et les supporteurs de l’ancien régime. Nous sommes en relations avec toutes les parties libyennes, incluant les kadhafistes, les révolutionnaires, les islamistes », a-t-il encore dit.

A l’effet de régler la crise libyenne, une « initiative arabe comme nous l’appelons, est menée par Béji Caïd Essebsi avec Abdel Fattah al-Sissi [le président égyptien] et Abdelaziz Bouteflika [le président algérien]. Et nous, nous aidons pour que cela réussisse en utilisant nos relations avec toutes les parties libyennes [une réunion entre les ministres des Affaires étrangères des trois pays est prévue très bientôt à Tunis ».

Dans ce cadre il a révélé qu’une réunion a eu lieu chez lui, entre deux personnalités importantes : Ahmed Ouyahia, le chef de cabinet du président Bouteflika, et Cheikh Sallabi, personnalité libyenne assez importante. »

Interrogé sur l’éventualité d’une médiation avec le maréchal Khalifa Haftar, chef de l’armée libyenne (de l’Est libyen), Ghannouchi a précisé que « Cheikh Sallabi a de très, très bonnes relations avec Khalifa Haftar. Je suis prêt, moi-même, à le rencontrer. Il y a d’ailleurs quelques contacts entre nous. »

Lire l’interview de sa source : http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/interview-rached-ghannouchi-l...

 

 

 

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