Rached Ghannouchi : "Nous avons réussi à éviter la collision entre deux gros bolides"

Rached Ghannouchi : "Nous avons réussi à éviter la collision entre deux gros bolides"

 

Dans une tribune publiée dans le quotidien Echourouk, le président d’Ennhadha revient sur la participation de son mouvement dans le gouvernement Essid et explique les raisons de l’acceptation de ce qu’il appelle « un partenariat inégal ».

Ghannouchi compare les dirigeants nahdhaouis qui ont critiqué cette forme de participation à ces personnes qui « préfèrent réserver un pavillon luxueux dans un paquebot qui menace de couler à un simple siège dans un autre plus sûr et plus sécurisé». Ces dirigeants là sont plus « attachés à Ennahdha qu’à la Tunisie ».

Il s’attarde sur le rapprochement avec Béji caid Essebsi et son parti Nidaa Tounes et ajoute que « nous avons réussi à tuer en nous le désir de vengeance de ceux qui nous ont combattu plus d’un quart de siècle et nous avons, même, fait tomber l’épée qui était proche de leurs gorges en nous opposant à la loi sur l’exclusion. Nous avons, également,  quitté le pouvoir de notre propre gré, plaçant  l’intérêt du pays au-dessus du nôtre, ce qui a constitué une véritable opération de sauvetage de l’expérience tunisienne ». C’est pourquoi, continue Rached Ghannouchi, « nous avons accepté de serrer des mains que nous avons longtemps rebutées, considérant qu’il y va de l’intérêt du pays.  Et c’est ainsi que nous avons pu éviter la collision entre deux grands fronts, celui de l’opposition sous la direction de M.Béji Caid Essebsi et son parti Nidaa Tounes et ses alliés, d’une part et celui  d’Ennahda et ses alliés de l’autre. Il était clair que deux gros bolides (trains) se dirigeaient, inexorablement, vers la collision, mais nous avons réussi à échanger leur direction pour nous retrouver, aujourd’hui, dans un même gouvernement  où les éléments extrémistes et éradicateurs ont été exclus ».

Le président d’Ennahdha parle, aussi, « d’une nouvelle stratégie dans la transition démocratique en rapport avec l’opposition et ce qu’on appelle l’ancien régime, mais aussi en rapport avec les deux courants islamiste et laïc ».

Il conclut en insistant sur « la foi inébranlable d’Ennahdha dans le partenariat qui a fait que nous avons, du temps de la Troïka, fait des concessions douloureuses comme c’est la cas, aujourd’hui, de l’autre partie ». Entendre Nidaa Tounes.