Raja Ben Ammar n’est plus … Adieu l’Artiste !

Raja Ben Ammar n’est plus … Adieu l’Artiste !

 

Raja Ben Ammar, femme de théâtre hors pair, fondatrice de l’école de l’expression corporelle, directrice du Théâtre Phou et de l’Espace du théâtre Mad’Art à Carthage, est décédée dans la soirée du 4 avril 2017 suite à une opération chirurgicale sur le cœur.

Que Dieu ait son âme en paix et l’accueille dans son Eternel Paradis.

Poussée par une passion qui a vu le jour très tôt, au sein d’une famille d’artistes, Raja Ben Ammar a opté pour les planches de la scène.
Toujours vêtue de noir, un regard perçant qui reflète une rigueur et une détermination hors pair, comédienne et danseuse à la fois, elle s’est attachée au monde du théâtre en s’envolant plus tard en Allemagne pour perfectionner ses aptitudes dans une aventure qui durera deux ans, à la prestigieuse école Maximilianuniversität de Munich.
La Troupe Professionnelle du Kef a été son premier tremplin, dès son retour en Tunisie, intégrant ainsi un solide effectif que dirigeait feu Moncef Souissi, prônant un théâtre plus engagé et mettant l’accent sur des sujets relevant du social.
Après ce passage au Kef, elle fera partie également du Nouveau Théâtre de Tunis, créé par Fadhel Jaibi et Jalila Baccar, la première compagnie indépendante tunisienne.
Ces expériences ont été pour elle, l’ébauche de la formation de la deuxième compagnie privée en Tunisie, le Théâtre Phou avec Moncef Sayem, Taoufik Jebali et Raouf Hendaoui en 1980.
Cette école était le berceau de plusieurs pièces de théâtres qui ont valu à Raja Ben Ammar des prix prestigieux nationaux et internationaux. Les pièces El Amal (Espoir) (1986), Saken Fi Hay Essaida (1989) ou Bayaâ El Hawa (Marchand des rêves) (1995), lui ont permis d’obtenir le prix de la meilleure comédienne dans le cadre des Journées Théâtrales de Carthage en 1987, 1989, et 1995.
Riche d’une expérience sans égale et adepte inconditionnelle de la complicité entre entre le théâtre et la danse, elle fonde plus tard l’Espace Mad’Art, un complexe culturel moderne dans la banlieue nord de Tunis qui a rouvert ses portes en mars 2009 pour le grand bonheur du public du Théâtre Phou, lui permettant ainsi de posséder désormais son propre espace. Raja Ben Ammar fait donc un retour en force, en affichant complet, avec la pièce “ Le Singe ” qu’elle a mis en scène et qu’interprétait Moncef Sayem.
Depuis, Mad’Art n’a jamais cessé d’abriter les événements culturels les plus diversifiés tels que des pièces de théâtre, concerts, spectacles et performances scéniques et artistiques.

N.H

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