RSF: Une rue parisienne rebaptisée en hommage à Sofiène Chourabi et Nadhir Guetari

 RSF: Une rue parisienne rebaptisée en hommage à Sofiène Chourabi et Nadhir Guetari
 
 
Reporters sans frontières (RSF) a rebaptisé une rue parisienne en hommage aux journalistes tunisiens disparus en Libye depuis plus d’une année, Sofiène Chourabi et Nadhir Guetari.
 
L’action menée par Reporters sans frontières a eu lieu à l’occasion de la Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre des journalistes. Elle consiste à rebaptiser 12 rues de Paris en hommage à des journalistes assassinés, torturés ou disparus. Les journalistes tunisiens Sofiène Chourabi et Nadhir Guetari, disparus en Libye en septembre 2014, font partie des cinq noms qui ont été ajoutés à la liste en 2015.
 
Dans son communiqué, l’organisation dénonce l’inertie des autorités et l’impunité dont bénéficient les auteurs de crimes contre les journalistes face à des enquêtes officielles inexistantes ou insuffisantes. RSF rappelle que plus de 90% des crimes commis contre les journalistes ne sont jamais élucidés.
 
RSF propose au grand public de participer à la campagne #FightImpunity, via le site dédié. Elle y présente en détail les cas de crimes impunis et offre aux internautes la possibilité d’agir à titre personnel en s’adressant directement par email ou tweet aux chefs d’Etat ou de gouvernement des pays concernés.
Grâce à ce dispositif interactif, le grand public peut envoyer des courriers circonstanciés pour demander directement aux autorités que justice soit faite.
 
En 2015, cinq nouveaux visages se sont ajoutés à cette liste, parmi lesquels ceux de Sofiène Chourabi et Nadhir Guetari, ou bien encore de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, reporters de Radio France Internationale (RFI), assassinés le 2 novembre 2013 à Kidal au Mali. Quelques semaines plus tard, le 18 décembre 2013, l’Assemblée générale de l’ONU créait la Journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes en choisissant justement la date de leur mort.
 
«Les cas d’impunité que nous présentons sont les symboles terribles de l’inertie, voire de l’abstention volontaire de certaines autorités, observe Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Cette Journée internationale est l’occasion de rendre hommage aux victimes, de rappeler aux Etats leurs obligations d’assurer la sécurité des journalistes et de lutter contre l’impunité. Ceux qui s’en prennent aux journalistes devront un jour ou l’autre répondre de leurs actes.»
 
Qu’ils aient été exécutés, victimes d’attentats, qu’ils soient morts sous la torture ou portés disparus, ces journalistes ont payé le prix de leur engagement en faveur de la liberté de l’information. Certains cas sont devenus symboliques, d’autres sont moins connus. Ces dix dernières années, près de 800 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Depuis le 1er janvier 2015, 48 journalistes ont été assassinés.