Sadok Chaabane plaint Youssef Chahed: L’enjeu est institutionnel et non personnel

Sadok Chaabane plaint Youssef Chahed: L’enjeu est institutionnel et non personnel

 

L’ancien ministre de la justice et actuel dirigeant du Mouvement Mashrou3 Tounes, Sadok Chaabane  a publié un post sur sa page Facebook dans le quel il plaint le chef du gouvernement désigné Youssef Chahed. « Je n'aimerais pas être à la place de Youssef Chahed en ces temps-ci », a-t-il écrit. « Je le plains . Il a des préjugés favorables, et je lui souhaite toutes les chances.

Mais tout comme son prédécesseur - qui n'est pas moins intègre ni moins compétent - il sera lui aussi victime du système ! Et là encore, ca ne sera pas sa faute.

C'est que l'enjeu chez nous est institutionnel, il n'est point personnel.

Nos faiblesses de commandement ne sont pas dues aux faiblesses des personnes, mais à des faiblesses d’institutions. Et je suis sûre que le Président de la République connait cette vérité, tout comme les dirigeants de la coalition. Mais la réforme des institutions étant plus difficile, on a tendance à se rabattre sur la solution la plus facile : le changement des personnes.

Avec ce nouveau gouvernement, mêmes les objectifs indirects ne seront pas atteints.

Assurer l'union nationale ! Moi je ne la vois pas. Le prochain gouvernement ne différera pas de l'ancien ni dans sa composition ni dans le programme. Bourguiba en 1959 a fait un vrai gouvernement d'union nationale, dans laquelle il a inséré les grands des deux syndicats, des travailleurs et des patrons.

Autres objectifs : là non plus je ne pense pas qu'ils seraient atteints. Le Président BCE n'aura pas ce qu'il veut pour mieux présider ou pour mieux gérer les affaires de l'Etat : l'équipe nouvelle n'aura pas un comportement différent de l’ancienne, parce qu’encore une fois, les facteurs de dépendance seraient restés les mêmes.

Nidaa Tounes, qui semble être à l'origine du scénario, pensant pouvoir se réhabiliter, ne gagnera pas énormément en sympathie ni en popularité, avec un chef de ses rangs ou avec un ou deux ministres en plus Ennahdha non plus.

C'est notre pays surtout qui paiera la facture encore une fois, et d'autres gouvernements même avec des chefs charismatiques n'iront pas loin.

Avec ce retardement de la vraie réforme, nous serons tous perdants.

A la place des dirigeants actuels, j'œuvrerais pour changer quelques articles de la Constitution, afin d'unifier l'exécutif et de relier le gouvernement au Président. Je purgerais, également, le système électoral de la proportionnelle intégrale et lui donner une dose de majorité.

Puisque Ennahdha est apparemment d'accord sur ces réformes, et la majorité renforcée serait assurée, qu'attend donc le Président !

Simplifions la compétition politique. Respectons la loi de l’alternance. Donnons une meilleure visibilité à nos citoyens électeurs.

 

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