Samir Annabi : le projet de loi contre la corruption a mis un an pour quitter le tiroir

 Samir Annabi : le projet de loi contre la corruption a mis un an pour quitter le tiroir

 

 

De passage dans l’émission Midi Show sur Mosaïque FM, de ce vendredi 8 mai, Samir Annabi, président de l'instance nationale de lutte contre la corruption a déclaré que 450 dossiers de corruption ont été exposés devant la justice mais leur examen se compte sur les doigts d'une main. 

Il a expliqué que les compétences sont minimes en Tunisie pour pouvoir gérer et examiner des dossiers de corruption de grandes ampleurs. 

Pour Samir Annabi, il faut créer des techniciens formés dans ce domaine et leur mettre en place un statut bien déterminé.  

D'autre par, Samir Annabi estime qu'il n'existe pas une notion claire de la corruption en Tunisie et que sa compréhension s'arrête au pot-de-vin. 

Il a dans ce sens, cité d'autres formes de corruption plus graves à savoir les transactions publiques illégales, l'argent mal acquis, la corruption administrative, l'évasion fiscale, et bien d'autres. 

Annabi a souligné que la corruption existe bel et bien dans le secteur privé que dans le public. 

En revanche, Samir Annabi a évoqué un projet élaboré depuis avril 2014 pour lutter contre la corruption qui a été mis dans un tiroir durant des mois et sorti cette semaine, par le gouvernement. 

Il a critiqué dans ce sens la multiplication des commissions et le manque de coordination entre-elles. 

Dans le même contexte, Samir Annabi a indiqué que le comportement des citoyens doit changer vis à vis de la corruption, car il s'agit d'une dimension éthique. 

"Un citoyen ne donnera pas de l'argent de son propre gré à un fonctionnaire de l'Etat dans une administration pour avoir un document officiel, à titre d'exemple (...) la lutte contre la corruption doit commencer par le changement des habitudes". 

Annabi a critiqué le traitement des médias des affaires de corruption, précisant qu'il faut impérativement dénoncer les entités concernées responsables de multiples infractions, citant comme exemple les entreprises ou commerces qui commercialisent des produits alimentaires impropres à la consommation. 

Pour Samir Annabi, il est nécessaire de mettre la lumière sur la corruption afin d'y remédier car, la plupart du temps, ses affaires dangereuses passent en second lieu.