Sommet de l'UA: L'Afrique se ligue contre les djhadistes !

Sommet de l'UA: L'Afrique se ligue contre les djhadistes !

 

La menace djihadiste prend une ampleur alarmante en Afrique. Depuis le Nord, le Sahel, la Corne jusqu’au Centre, les enturbannés armés ensanglantent quotidiennement le continent.

Pour freiner cet élan barbare, la question djihadiste sera discutée par les Chefs d’Etat africains en conclave depuis jeudi matin à Malabo au 23e Sommet de l’Union Africaine, dont le principal thème " l’Agriculture et la sécurité alimentaire ".

Le Secrétaire de l’ONU, Ban Ki Moon et le Premier Ministre espagnol, Mariano Rajoy, sont sur la liste des invités de marque. Une occasion pour l’Egypte de retrouver son fauteuil après sa suspension par l’U.A suite au coup d’Etat renversant M.Morsi.

Cette conférence panafricaine sera ponctuée par le discours du Président hôte, Théodoro Obiang Guéma Mbasogo de Guinée Equatoriale, du Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz Président en exercice de l’U.A. Ban Ki Moon et le Maréchal Sissi auront droit à la tribune africaine pour leurs messages. L’Egypte marque par là son retour sur la scène continentale.

Beaucoup d’observateurs pensent que la percée de Boko Haram risquera de reléguer au second plan les dossiers chauds du Sud Soudan et de la Centrafrique où les massacres frisent une guerre confessionnelle en dépit de la présence de forces africaines et occidentales.
 
Les Présidents africains sont unanimes sur une stratégie commune contre Boko Haram, Aqmi, Ansar dine et les Shebab. "La gravité des nouvelles menaces que constituent le terrorisme, le grand banditisme et tous les trafics illicites, appellent une stratégie globale", a déclaré le Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le Président I. Deby Ibno, dont la troupe est en première ligne dans la traque des terroristes au Mali estime que "l'Afrique fait face depuis peu à un ennemi d'un nouveau genre plus redoutable et sans visage, je veux parler du terrorisme qui sévit en ce moment au Nigeria et en Somalie et qui a failli désagréger le Mali". Il a encouragé ses pairs à développer une sécurité individuelle et collective, au lieu de s’en remettre aux occidentaux.
 
Malabo sera également une opportunité de discuter sur le candidat unique de l'Afrique qui succédera au Sénégalais Abdou Diouf à la tête de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dont le mandat s’achèvera en novembre. A huis clos, les sommités débattront aussi sur la nomination du président et du vice-président du conseil de l’Université panafricaine dont le Sénégal, la Tunisie, le Nigeria ... abriteront probablement les filières.

L’Afrique et l’agriculture, encore de bonnes intentions

50 ans après les indépendances, en dépit de ses terres riches et fertiles, bénies par la pluviométrie, l’Afrique n’est toujours pas au rendez-vous de l’autosuffisance alimentaire.

Dans la capitale mozambicaine en 2003, les pays africains avaient décidé de consacrer 10% de leur budget national au secteur agricole (17% du PIB de l’échelle continentale). Seuls 10% des 53 signataires du Protocole de Maputo ont honoré leurs engagements. L’Afrique sahélienne et occidentale (Burkina Faso, Ghana, Niger, Guinée, Sénégal et le Mali) répondent à l’appel. Le Malawi et l’Ethiopie pour l’Afrique orientale.

L’Afrique centrale avec son château d’eau traine les pas et le géant nigérian continue d’allouer seulement 2% à ce secteur vital. Beaucoup d’observateurs estiment que les résultats de Maputo  ne sont pas à la hauteur des attentes. « Même si les engagements de Maputo n’ont pas été pleinement tenus, Maputo demeure un tournant majeur dans la prise de conscience en Afrique des potentialités du secteur agricole et de la nécessité de mettre en place des infrastructures modernes adéquates, notamment celles qui permettant de relier les zones de production aux zones de consommation », note Jean Zoundi, spécialiste de l’agriculture africaine, administrateur principal du Club du Sahel à l’OCDE.

Une chose est sure de se fixer une cape, le mieux est de se donner les moyens de sa politique. Les 54 Président africains auront alors pour tache de revisiter la Déclaration de Maputo de 2003. Malabo et Maputo, commencent tous deux par les mêmes lettres et se terminent par "0". Malabo devra se départir de Maputo par des actions pragmatiques. L’Afrique avec ses immenses potentialités agricoles et bras valides pourraient sortir du marasme alimentaire, si et seulement si on joint l’acte à la parole.

Fleury-Venance Agou