SOS d’un brillant jeune Tunisien: on me prive de mon passeport alors que je dois aller me perfectionner dans les sciences de l’espace

SOS d’un brillant jeune Tunisien: on me prive de mon passeport alors que je dois aller me perfectionner dans les sciences de l’espace

 

Il est jeune et il est brillant. Il s’appelle Karim Hamaied et il président de Tunisia Space Agency, une association de jeunes scientifiques tunisiens férus des sciences de l’espace. Il est le seul Tunisien parmi les 63 jeunes scientifiques choisis pour aller effectuer un stage de perfectionnement en Russie. Au départ ils étaient 300 et ils ont dû passer deux épreuves pour être départagés. Pour voyager il lui faut un passeport. Le sien est arrivé à échéances. Alors comme un grand il va le renouveler bien à l’avance. Le 4 mai il dépose sa demande et remplit le dossier y afférent. Ne voyant rien venir. Il prend sa belle plume et écrit le 3 juin au directeur des frontières et des étrangers pour demander qu’on lui remette le document convoité. Toujours rien. Il écrit de nouveau au même responsable le 14 juin. Sans résultat. Le 21 juin en désespoir de cause, il écrit au ministre de l’Intérieur en personne. Mais aucune réponse ne lui parvient. Aucune explication non plus.

« Cela fait 68 jours que mon passeport est retenu au ministère de l’Intérieur, on ne veut ni me le rendre ni me le renouveler » écrit Karim Hamaied sur sa page Facebook en lançant un SOS à l’opinion publique tunisienne, à ses « amis avocats » et aux activistes de la société civile pour qu’ils le soutiennent dans sa démarche pour obtenir gain de cause. La seule explication qu’il trouve c’est qu’en 2009, se rappelle-t-il, il a été convoqué aux services de la sécurité de l’Etat pour être questionné sur son rôle dans la construction de la fusée scientifique Carthage1. Retenu pendant quelques heures, il a été relâché sans poursuites. En 2011, il s’est rendu en France pour le lancement de cette fusée. En 2012, il a voyagé en Espagne et en 2014 en Croatie. « Alors pourquoi suis-je privé de voyager en 2016 ? », se demande-t-il.

Dans d’autres contrées on encourage les jeunes à s’intéresser aux progrès de la science et de la technologie. Chez nous le ministère de l’Intérieur a un autre avis, se lamente-t-il. S’il n’a pas de réponse, il envisage porter plainte contre le ministre de l’Intérieur d’avoir bloqué ses activités scientifiques et de l’avoir privé de son droit constitutionnel de voyager et de s’instruire.

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