Syndicats sécuritaires: Scissions inquiétantes et réglements de comptes en public

 Syndicats sécuritaires: Scissions inquiétantes et réglements de comptes en public


   
Le syndicat des fonctionnaires de la direction générale des unités d’intervention et le syndicat général de la garde nationale viennent d’éditer un communiqué conjoint rendu public ce lundi dans lequel ils ont dénoncé fermement le comportement de certains membres d’autres syndicats sécuritaires.

Selon le communiqué, ces syndicalistes n’hésitent pas à divulguer d’une façon irresponsable sur les plateaux de télévision des informations sensibles pouvant mettre en péril la sûreté de l’Etat et diviser les forces sécuritaires qui ont toujours été unies.

Les deux syndicats ont appelé à faire face à «ces intermédiaires du travail syndical et sécuritaire qui agissent dans le cadre d’un intérêt politique » et à « préserver la neutralité de l’institution sécuritaire et défendre les droits financiers, sociaux et professionnels de toutes les personnes qui en relèvent. »

Pire encore, le communiqué des deux syndicats a accusé un des hauts cadres du ministère de l’Intérieur de manipuler les autres syndicats pour de sales besognes et l’a appelé à cesser ces basses manœuvres.

Le communiqué qui illustre le malaise existant au sein du ministère de l’Intérieur a même donné un ultimatum d’une semaine au ministre de l’Intérieur et à la direction générale pour prendre les mesures nécessaires et dévoiler les réalités concernant les dépassements.

Au cas où rien ne sera fait: « on considérera leur passivité comme une participation à ces crimes et on sera obligés de faire une conférence de presse dans laquelle on dévoilera toutes les réalités et on entamera des poursuites judiciaires contre les syndicalistes qui déstabilisent les corps sécuritaires et qui divulguent les secrets de l’Etat ».

La diffusion de ce communiqué a provoqué de nombreuses réactions. Si de nombreux Tunisiens non impliqués dans cette guerre des syndicats sécuritaires ont exprimé avec franchise leur inquiétude face à une éventuelle division des corps sécuritaires au moment où le pays a plus que jamais besoin d’union pour affronter le terrorisme, les syndicalistes et particulièrement ceux visés par le communiqué ont réagi d’une façon très virulente.

Ainsi, les accusations ont fusé d’une façon irresponsable et les membres des syndicats opposés n’ont pas eu froid aux yeux de s’attaquer mutuellement et se traiter de traîtres et de vendus.

Le pire, c’est qu’ils sont en train de procéder à des réglements de comptes à visage découvert sur les réseaux sociaux au grand dam des Tunisiens qui s’inquiètent plus que jamais de cette tournure des événements.

Face à cette dérive, il est urgent que les hautes autorités du pays prennent le taureau par les cornes et arrêtent les dérives de tous les syndicats sécuritaires quelle que soit leur tendance.

Il faut aussi ouvrir les dossiers et faire assumer à chacun ses paroles et ses responsabilités pour ne pas tomber dans la scission des corps sécuritaires.Une scission qui risque de prendre en otage les citoyens, en leur faisant subir un réel sentiment d'insécurité.

K.B.M.