Syrie : le mensonge médiatique tourne à plein régime

Syrie : le mensonge médiatique tourne à plein régime

 

« Les médias reflètent ce que disent les gens, les gens reflètent ce que disent les médias. Ne va-t-on jamais se lasser de cet abrutissant jeu de miroirs ? » Amin Maalouf  

La propagande est l'action de diffuser, de propager, de faire connaître, de faire admettre une doctrine, une idée, une théorie politique. Son but est d'influencer l'opinion publique, de modifier sa perception d'évènements, de personnes, de produits, de convertir, de mobiliser ou de rallier des partisans. De nos jours, la propagande n’est plus, comme l’appelait Edward Bernays, un « gouvernement invisible ». Elle est le gouvernement.

Selon Michel Collon le journaliste belge, les règles incontournables de la « propagande de guerre » sont bien connues et sont appliquées à la lettre aujourd’hui dans le conflit syrien :

Cacher les intérêts en insistant sur le fait qu’on se bat pour les droits de l’homme et ne jamais présenter la guerre comme un conflit entre des intérêts économiques opposés ;

Diaboliser l’adversaire pour obtenir le soutien de l’opinion publique et préparer chaque guerre par un grand média mensonge spectaculaire ;

Cacher l’histoire et la géographie de la région pour rendre incompréhensibles les conflits locaux attisés, voire provoqués par les grandes puissances elles-mêmes ;

Organiser l’amnésie et éviter tout rappel sérieux des précédentes manipulations médiatiques ;

Monopoliser l’information et  empêcher le vrai débat et les opinions adverses.

« Les guerres ne commencent pas par des bombes, elles commencent par des médias-mensonges, et toutes les guerres sont économiques. Les raisons humanitaires ne sont faites que pour emporter l’adhésion des populations des pays agresseurs. »

La machine médiatique tourne à plein régime

Les médias déforment presque quotidiennement la guerre qui se déroule en Syrie en la présentant comme un combat entre des « rebelles » épris de démocratie et le « cruel dictateur Assad ». Ce qui se passe réellement en Syrie, ce sont des interventions étrangères visant à détruire le dernier pays laïc et multi confessionnel du Moyen-Orient. Des groupes d’extrémistes radicaux reçoivent des Etats-Unis des armes, un entraînement militaire et du soutien logistique ; ils reçoivent aussi des milliards de dollars de l’Arabie Saoudite et du Qatar, deux monarchies non démocratiques, qu’un « changement de régime » en Syrie arrangerait bien.

En ce qui concerne la Syrie, pourquoi tant de journaux ont-ils succombé à la propagande officielle? Pourquoi la censure et les déformations sont-elles des pratiques courantes ? Pourquoi France 24, BFM, Itélé, LCI, France 2, TF1 et les autres médias audiovisuels se font-elle si souvent le porte-parole d’un pouvoir et des terroristes de Daech ? Pourquoi le Monde, Libération, Le Point, Le Figaro, et l’Express trompent-ils leurs lecteurs?

La machine médiatique occidentale s'est emballée et a commencé à tourner à un régime fou hors contrôle avec la perte de la seconde grande ville syrienne Alep qui annonce une victoire éclatante du régime sur les terroristes et leurs alliés occidentaux et arabes.

Toute information permettant de corroborer des massacres à Alep est d'abord reprise sans aucune vérification. Tout le monde prend pour argent comptant ce que raconte l’Observatoire Syrien des Droits de l'Homme (OSDH), sans s'interroger sur la fiabilité de cette source. On semble oublier que l'OSDH, ce n'est qu'un seul homme Rami Abdel Rahman opposant au régime exilé depuis 2000 à Londres et quatre correspondants non-identifiés sur le terrain en Syrie. Malgré son nom destiné à forcer le respect, l'OSDH n'est qu'un agrégateur d'informations (Outil informatique qui permet à un internaute d'être prévenu des mises à jour de sites web prédéfinis) qui ne sont pas vérifiables, et qui pourraient tout aussi bien venir de groupes de terroristes qui chercheraient à influencer l'opinion publique et à diaboliser le régime.

Le New York Times envoie ses dépêches sur Alep depuis Beyrouth, The Guardian depuis Istanbul, la BBC depuis Londres, et ainsi de suite. Il n'y a pas un seul journaliste occidental sur place à Alep, et pourtant le monde occidental se croit le mieux informé sur la situation dans cette ville. Alors que les forces gouvernementales avancent face aux rebelles à Alep-Est, les médias occidentaux sont inondés de témoignages de faux habitants de la ville qui sont en vérité des blogueurs et des journalistes. Le récit est le même à chaque fois : l’armée syrienne commet un génocide et les civils d’Alep n’ont d’autre choix que de fuir. Les forces de Bachar el-Assad vont de ville en ville tuant leur propre peuple en ne faisant aucun prisonnier, au moment où les rebelles à Alep affrontent courageusement la mort. Allons donc !

Côté gouvernemental, c’est le blackout médiatique total

On ne sait jamais combien de rebelles tués ou combien de civils en zone gouvernementale attaqués et massacrés par ceux-ci. Il n'y a strictement rien sur les civils qui se réjouissent de leur sort, ayant pu quitter la prison des milices islamistes dans laquelle ils sont enfermés depuis des années. Il n'y a surtout rien sur les attaques d'obus de mortiers et parfois chimiques lancés par les terroristes sur la population civile d'Alep Ouest sous le contrôle du régime, où les hôpitaux peuvent aussi être les cibles et où la destruction massive du patrimoine de l’humanité de cette cité millénaire (Voir la grande mosquée d’Alep et Palmyre). Ces gens-là ne comptent pas et ne sont pas des Hommes vu qu’ils se trouvent du côté du soi-disant Président dictateur. Ainsi va l’information de la guerre avec des médias détenus par de grands patrons capitalistes qui attendent la victoire de ces terroristes et la chute du régime en place pour récupérer la mise de 250 milliards d’Euros ( le compte est déjà fait avant la fin de la guerre comme c’était le cas en Irak) alloués à la reconstruction d’une Syrie en ruines.

La Tour Eiffel utilisée comme support à cette propagande officielle

Le maire de Paris Anne Hidalgo a décidé que la tour Eiffel serait éteinte dans la soirée du 14 décembre pour alerter la population de la planète entière sur le sort d’Alep et de ses malheureux habitants. Eteindre la tour est  un vrai deuil qui marquer les esprits. Voilà maintenant cinq ans que la ville est aux mains des terroristes, que de terribles combats y ont lieu, que des femmes et des enfants y sont tués. Quand la tour a-t-elle été éteinte en invoquant Alep? L’hommage n’était donc pas de mise lorsque les fous d’Allah alliés étaient à l’origine de ces massacres.  Quelle était la réaction de Mme Hidalgo sur le sort de ces Yéménites écrasés tous les jours durant ces 18 derniers mois sous les bombes saoudiennes ? Rien que le silence radio et les deux poids deux mesures. Quelle était sa réaction lors des massacres de Gaza par l’armée Israélienne ? Elle a organisé Tel Aviv Plage à Paris pour promouvoir l’ami éternel Israël et son tourisme. Ainsi nous pouvons constater que les deux poids deux mesures est la règle d’or des professionnels de la propagande de guerre.

Les médias bonimenteurs sondage à l’appui !

Jean-Jacques Bourdin l'animateur des matinales de la radio RMC a lancé dernièrement un sondage en ligne sur Twitter «Est-ce que les médias nous mentent ? Votez !» pour savoir si les utilisateurs pensaient que les journalistes étaient des menteurs. Avec 91% de réponses positives et des commentaires salés, l'expérience a tourné au vinaigre. Il ne s'attendait  certainement pas à ce que 91% des utilisateurs de Twitter répondent favorablement à la question qu'il posait, remettant par-là massivement en cause la crédibilité de l’oligarchie médiatique. Manipulation, conditionnement, occultation de faits, hiérarchisation arbitraire de l'information... Les griefs contre les médias de masse énumérés par les participants au sondage sont nombreux.

Pour suivre les guerres et le chaos actuels, suivez les pipelines !

Je ne vois pas pourquoi la France protège et arme en Syrie ces terroristes de Daech et du Front Al Nosra (branche armée de de Al Qaîda) et les combat en même temps au Mali et ailleurs! Ils décapitent, coupent la main des voleurs, vendent les femmes et interdisent les autres religions minoritaires d’exister. Ceux-là mêmes qui ont tués au Bataclan, à Nice et à Charlie Hebdo des centaines d’innocents. Nous n’avons pas affaire, ici, à une bataille pour les valeurs et les droits de l’Homme. La France défend ses intérêts commerciaux, économiques, pétroliers, énergétiques dans les pays du Golfe. La diplomatie française colle aujourd’hui aux intérêts saoudiens, parce que la France vend de l’armement, des Airbus à Riyad, aux Émirats, au Koweït.  Ça représente 35 milliards de dollars lourds pour le Cac 40. C’est une diplomatie de boutiquier. Victor Hugo est toujours d’actualité en disant que « C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches.»

Il est temps pour que la guerre cesse!

Les reporters de la première guerre mondiale étaient récompensés et ennoblis pour leur collusion et leur silence. Au summum du massacre, le premier ministre britannique David Lloyd George disait « Si les gens connaissaient la vérité, la guerre serait arrêtée dès demain, mais, bien sûr, ils ne savent pas et ne peuvent pas savoir. »

Il est temps de dire STOP à la guerre en Syrie en ne nous laissant pas tromper par la propagande de guerre !  La seule issue à cette terrible crise syrienne et l’unique aide à apporter aux victimes de ce conflit, c’est l’arrêt des combats et non leur escalade. Il est temps de se mettre à soigner les blessures de ce terrible conflit qui a été imposé aux Syriens. Les alliés des terroristes doivent assumer leurs responsabilités quant au rôle de leur propre gouvernement dans cette catastrophe. Le peuple syrien a le droit de choisir ses dirigeants et de décider de son avenir.

Que cette vérité éclate au grand jour, que les gens la connaissent et que cette sale guerre s’arrête et cède sa place à la paix et à une humanité solidaire !

A.K

 

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