Taoufik Baccar : La dette publique à plus que doublé en cinq ans

Taoufik Baccar : La dette publique à plus que doublé en cinq ans

 

Le Budget de l'Etat 2017 est estimé à 32 milliards de dinars. Il était de 18 MD seulement  en 2010. La dette publique serait quant à elle aux alentours de 60 milliards de dinars contre 25 en 2010. Si l'on tient compte de la croissance économique attendue pour 2016 qui ne dépasserait vraisemblablement pas le seuil de 1.5% et celle prévue pour 2017, la croissance annuelle moyenne sur toute la période 2011-2017 serait aux alentours de 1.5 à 1.6% dépassant de très peu l'accroissement démographique. Ainsi alors que le budget a augmenté de plus que 75% et le montant de la dette a connu plus qu'un doublement, le PIB par tête d'habitant a quasiment stagné et le revenu par tête a baissé pour une large partie de la population. Ces données expriment à ne plus en douter, l'inefficacité de la politique budgétaire menée ces dernières années ( retard dans les investissements publics, éviction du secteur privé des possibilités de financement , hypothèque de l'avenir des nouvelles générations par un endettement insoutenable...) et montrent que sans une politique budgétaire réfléchie et réellement au service du développement du pays, le redémarrage du secteur privée et la mise en confiance des opérateurs économiques aucune reprise économique n'est possible. Il est vrai que le contexte sécuritaire et les mouvements sociaux sont pour quelque chose dans cette situation, il faut cependant dire également que le pays a bénéficié durant ces années de quelques données favorables : baisse des prix du pétrole ,la Tunisie ayant vécu des budgets ou le prix moyen du pétrole dépassait les 120 dollars, le début de la détente au niveau de la pression démographique et la disposition des milieux internationaux à aider la Tunisie, une disposition qui malheureusement n'a pas encore pu se concrétiser. Malheureusement,  nous n'avons pas su mettre à profit ces éléments et le pays s'est embarqué dans une politique d'expansion des dépenses publiques et de diabolisation des opérateurs du secteur privé ; aujourd'hui cette politique est arrivée à ses limites, le pays a le dos au mur et n'a plus le choix que de mener des réformes douloureuses.

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