Terrorisme : un bilan chiffré de la situation

Terrorisme : un bilan chiffré de la situation

 

Lors de son audition, le 21 avril,  par la commission d’enquête parlementaire sur les filières de recrutement de Tunisiens au profit d'organisations terroristes, le ministre de l’intérieur Hédi Majdoub a fait un véritable bilan chiffré de la situation. La première grande vague des départs des jeunes vers les zones de conflit, notamment en Syrie et en Libye, s’est produite en 2012. Des filières ont été spécialement créées pour recruter des djihadistes principalement dans des mosquées et sur les réseaux sociaux. Elles utilisent les fonds collectés devant les mosquées ou dans les sites internet et l’argent fourni par des associations suspectes qui ont pullulé au lendemain du 14 janvier 2011. Des organisations sont également impliquées dans le financement de ces filières tout comme des personnes aisées qui soutiennent soutenant les mouvements terroristes.  

Le ministre de l’intérieur a affirmé que 245 cellules terroristes ont été démantelées au cours de 2016 et 537 personnes ont présentées devant la justice en 2016 pour des affaires présumées ou avérées de terrorisme.

Pour les autorités tunisiennes ils sont près de 3 000 ressortissants – principalement des hommes, ayant entre 20 et 30 ans – qui auraient rejoint des groupes terroristes à l’étranger. Un chiffre très en deçà de celui  avancé par les Nations Unies qui le situent à environ 5.000. Parmi eux 800 sont déjà rentrés dont 55 ont été tués lors de l’attaque de Ben Guerdane en mars 2016 et 2016 sont maintenus en liberté, mais sous surveillance sécuritaire.  

Par mesure de précaution, 27 371 personnes suspectées de vouloir se déplacer vers les zones de conflit ont été interdites de voyage depuis 2013, selon le gouvernement.

Sur un autre plan, le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme qui a été créé en octobre 2015, a transféré 3317 rapports devant le ministère public, dont 1962 affaires actuellement traitées par des juges d’instruction.

Par ailleurs, les autorités travaillent sur «  la mise en place d’une plateforme numérique recensant les personnes impliquées dans des affaires liées au terrorisme ». Ainsi des listes listes seront établies  « par tranche d’âge, par région, niveau d’instruction, etc.

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