Terroristes tunisiens, la bataille des chiffres

Terroristes tunisiens, la bataille des chiffres

 

Le nombre des terroristes tunisiens varie selon les sources et parfois les humeurs. Chacun y va de ses propres statistiques et les déclare fiables et incontestables. Pour la première fois, le président de la République Béji Caid Essebsi a annoncé un chiffre à un terroriste près. Dans une interview accordée aux quotidiens la Presse et Achourouk publiée dimanche 1er janvier, le chef de l’Etat a annoncé le chiffre de 2.929 , « toutes catégories confondues. Les appareils sécuritaires, a-t-il affirmé, « les connaissent tous ». Le même nombre est repris par les autorités officielles. Saida Garrach, la conseillère principale auprès du président de la république, a  assuré que le fait d’avoir des chiffres exacts sur le nombre de terroristes donne de la confiance car il y a une précision dans les données du traitement de ce problème.
Or, ce chiffre se trouve être contesté par d’autres sources. L’ONU, dans son rapport daté de juillet 2015, a estimé le nombre de Tunisiens en zones de conflit à près de 6 000, répartis entre la Syrie, l’Irak, la Libye et le Yémen. En 2015, une délégation tunisienne composée de juristes et de journalistes affirmait, quant à elle, qu’entre 7 000 et 8 000 terroristes tunisiens étaient en Syrie et que 2 000 autres y sont morts. Les autorités syriennes, elles, avancent un chiffre bien plus élevé en affirmant qu’en 2014, quelque 10 000 combattants tunisiens étaient en Syrie.

La Tunisie exclut les Tunisiens porteurs de la double nationalité de sa liste de terroristes à l’étranger et n'inclut pas, dans ces chiffres, tous ceux qui se sont endoctrinés au jihad en Europe.

La plupart d’entre eux ont quitté le pays clandestinement, à travers les frontières libyennes pour partir ensuite e Syrie à travers la Turquie qui a «  longtemps joué un rôle de centre de transit pour jihadistes étrangers partis de leur pays natal pour mener le jihad ». Les relations diplomatiques avec Damas, étant rompues,  il est alors difficile de pouvoir disposer de statistiques réelles sur les combattants tunisiens dans les rangs de Daesh.

Votre commentaire