TUNISIA 2020: Une belle moisson pour la relance de l'économie tunisienne

TUNISIA 2020: Une belle moisson pour la relance de l'économie tunisienne
 
 
Pour relancer son économie en crise et changer la donne, le gouvernement d'union nationale du jeune Premier ministre Youssef Chahed (41 ans) a eu une idée de génie: organiser une conférence nationale de relance de l'investissement en Tunisie. 
 
Baptisée "Tunisia 2020", la manifestation qui a eu lieu du 29 au 30 novembre dans la capitale tunisienne, a mobilisé les argentiers et les grands investisseurs du monde entier. Le résultat est on ne peut plus satisfaisant. C'est une pluie de dollars et d'euros qui s'est abattue sur Tunis.
 
C'est l'équivalent de 20 000 millions de dinars que la Tunisie a récolté lors de cette grande retrouvaille. Une fête qui coïncide avec l’anniversaire du président Béji Caïd Essebsi. Il a eu 90 ans, le 29 novembre 2016.
 
Ils étaient nombreux à l’ouverture de Tunisia 2020: l’émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, le Premier ministre français Manuel Valls, le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal et la ministre canadienne du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, tous représentant les pays promoteurs de la conférence.
 
Le Qatar ouvre le bal
 
C'est devant plus de 2 mille âmes au Palais des Congrès, que le président Essebsi a procédé à l'ouverture des travaux en faisant sienne cette phrase de Saint-Thomas d’Aquin: « Il est nécessaire d’avoir un minimum de prospérité pour préserver la démocratie », confirmant par là l’ambition de la Tunisie de revenir dans la course.
 
C'est le Qatar qui ouvre le bal des dons et des promesses par le biais du Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani qui réitère le soutien de son pays avec une aide de 1,25 milliards de dollars. Avant que la pluie de billets de banque ne s'abatte à verse sur la Tunisie.
 
Autre invité à prendre la parole : Manuel Valls. Le chef du gouvernement français a affirmé le soutien de Paris aux efforts déployés par Tunis dans son combat pour « la démocratie, l’état de droit, l’égalité et la justice sociale ». Et Valls de confirmer les engagements de Paris sur 250 millions d’euros annuels jusqu’en 2020 ainsi que la conversion d’une partie de la dette tunisienne en investissements.
 
Parier sur la Nouvelle Tunisie démocratique et libérale
 
 Ce programme ambitieux qui vise à inviter les investisseurs internationaux à parier sur la « Nouvelle Tunisie » démocratique et libérale, promet de doper la croissance à 4 % sur cinq ans – contre 1,5 % actuellement – et de créer 400 mille emplois dans un pays où le taux de chômage frôle les 20 %.
 
Mais sa mise en œuvre suppose de trouver 25 milliards d’euros qu’un État tunisien surendetté est incapable de mobiliser. D’où l’appel lancé à la communauté internationale.
 
Autre engagement important: celui de la Banque européenne d’investissement qui a annoncé la signature d’une « déclaration conjointe » portant sur 2,5 milliards d’euros d’investissements d’ici à 2020 pour soutenir des projets de développement durable. Un montant qui double celui déjà alloué par l’Union européenne à la Tunisie depuis la révolution.
 
Au cours de cette grand-messe, les orateurs se sont relayés pour réaffirmer leur soutien à la Tunisie: Canada, Allemagne, Qatar, Jordanie, Turquie, Banque mondiale, BAD…. 
 
La croissance pourrait revenir en trois ans 
 
Les trois conférences plénières et la dizaine de conférences thématiques qui se sont tenus jusqu’au mercredi 30 novembre au soir, ont été l’occasion de présenter les secteurs et filières « à fort potentiel » où les entreprises étrangères étaient attendues : des infrastructures à l’économie numérique, en passant par l’aéronautique, le textile ou l’économie « verte ».
 
Et d'ailleurs, Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement et de la Coopération internationale, n'a pas manqué d'afficher son optimisme pour rassurer une population lassée par 6 ans de révolution au bilan médiocre en terme de développement: « Si elle parvient à amorcer la pompe, la croissance tunisienne pourrait revenir en trois ans ». 
En définitive, TUNISIA 2020 s’est conclue avec des résultats encourageants. Le montant total des promesses financières est de 21 080 millions TND. Une dizaine d’opérateurs privés ont conclu des accords. Et 87.5 % des montants promis se traduisent en crédits remboursables.
 
Quant aux plus grandes puissances économiques du monde, qui ont dépêché leurs représentants à la conférence, aucune contribution directe concrète. Ce furent de simples observateurs : la Chine, les USA, le Japon, les pays scandinaves. Même si ces géants n'ont pas mis les mains à la poche, la moisson fut belle. A condition que les promesses ne restent pas lettre morte.
 
Oumar DIAGANA
 
 
 
 

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