Tunisie: Neutralité...dites-vous !

  Tunisie: Neutralité...dites-vous !

Au fur et à mesure que les élections législatives approchent (elles ont déjà commencé à l'étranger), les dépassements et les infractions de certains médias et de certains journalistes se multiplient d’une façon remarquable.

En effet, les médias et les journalistes qui se respectent ont des missions d'information et d’analyse. Ils sont tenus de relayer l'actualité, de critiquer, de mettre le point sur les dépassements tout en éclairant l'opinion publique d’une manière neutre et non partisane.

Dans une période d’élection, même les médias des partis, qui n’existent presque pas en Tunisie, doivent normalement, plus que jamais, respecter la déontologie en se gardant d'influencer quiconque pour le compte d'un parti politique ou un autre car c'est la mission même de tout journaliste qui se respecte.
 
Néanmoins, en Tunisie, et en cette période où tout le monde apprend la démocratie, les choses ne se passent pas du tout ainsi. Il est très fréquent de voir des médias et des journalistes censés être neutres et à égale distance de tous les partis politiques sans exception, verser leur haine sur les partis et les hommes politiques qu’ils n’apprécient pas, en se permettant même de se servir de leur statuts ou de de leur médias pour appeler à voter pour un tel et à boycotter ou punir d’autres.

Le pire c’est que certains se permettent de se servir des médias publics dans lesquels ils travaillent pour prendre partie et tirer parfois avec une haine aveugle sur ceux qu’ils considèrent ennemis !
 
Comme tout passe de travers en Tunisie dans cette période d’anarchie, où tout le monde se permet de faire ce qu’il veut en l’absence de toute forme d’autorité de l’Etat, ce genre de "journalistes" ne se soucient guère de leur crédibilité et des coups qu’ils sont en train de donner à l’image d’une presse dans laquelle le citoyen ne se retrouve pas.
 
L’ISIE, la HAICA, le syndicat des journalistes et les fédérations professionnelles ne peuvent bien évidemment rien faire face à cela, car même si certains dénoncent un manque de volonté, il n'existe aucun mécanisme pour arrêter ce fléau.  

Vivement donc les nouvelles institutions durables et espérons une prise de conscience de la part de tous les Tunisiens pour pouvoir s’accepter dans nos différences, car la Tunisie est notre bien commun et chaque citoyen a le droit d’y vivre dans le respect.

Slim Maâtoug