Turquie-Europe : l’exemption de visas en « grand danger »

Turquie-Europe : l’exemption de visas en « grand danger »

 

La suppression des visas pour les ressortissants turcs,  la mesure phare de l’accord entre Ankara et l’Union Européenne sur la question des migrants est « en grand danger » indique-t-on à Strasbourg, siège du Parlement Européen. Cette mesure, rappelons-le  fait partie du  dispositif   de l’accord conclu entre les deux parties et qui  comporte aussi la relance du processus d’adhésion de la Turquie à l’UE et l’octroi d’une aide financière de 6 milliards d’euros.

En effet, le Parlement européen a refusé de nouvelles discussions sur « l’exemption de visas » pour les citoyens turcs tant que la Turquie n’a pas respecté les « 72 critères fixés par l'UE », a-t-on pu entendre du côté de la commission compétente des libertés civiles et de la justice (LIBE), à Strasbourg, mardi.

Selon des déclarations, la décision de principe de cette procédure circulait déjà parmi les chefs des groupes parlementaires depuis plusieurs semaines. Il y a une « alliance claire » entre les sociaux-démocrates, les conservateurs et les libéraux, qui disent que si la position ferme d'Ankara ne change pas, il ne peut y avoir aucune exemption de visas. Il paraît que cette position est aussi partagée par les Verts et la gauche.

« Il n'y aura pas de discussions sur l’exemption de visas tant que les 72 points ne seront pas réglés », a déclaré Manfred Weber, le président du groupe conservateur PPE, le plus grand groupe du parlement européen. L'annonce du Parlement est « explosive » car, sans son consentement, il n'y aura pas d’exemption de visas.

La plus importante exigence de l’UE est de modifier la loi anti-terroriste. En Turquie, en effet, cette loi est aussi « utilisée pour réprimer les minorités, les membres de l'opposition et les journalistes », dit-on dans les couleurs du PE. Mais, le président turc Recep Tayyep Erdo­gan a récemment souligné qu'il n’était en aucun cas prêt à changer cette loi. « S'il ne change rien à sa position, le Parlement européen ne pourra pas adopter l’exemption de visas », a affirmé Birgit Sippel, coordinatrice du groupe des sociaux-démocrates dans la commission LIBE qui conclut : « Sinon, nous perdrions toute crédibilité ».

R.B.R.

 

 

 

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