Un Ramadan sain et sauf depuis 5 ans: Les Tunisiens reconnaissants à leurs chefs de sécurité

Un Ramadan sain et sauf depuis 5 ans: Les Tunisiens reconnaissants à leurs chefs de sécurité
 
 
Depuis la révolution, c’est le premier Ramadan que les Tunisiens ont passé sains et saufs. Le constat est bon à répéter à l’envi. Aucun attentat n’est venu,  fort heureusement,  endeuiller ce mois saint par ailleurs la période la plus propice pour les extrémistes terroristes pour signaler leur existence. On feint de  l’ignorer mais en 2013, 2014 et 2015 pendant le mois du jeûne les attaques terroristes les plus meurtrières et les marquantes ont eu lieu. 
 
Un rappel s’impose le  25 juillet 2013,  le député et dirigeant politique Haj Mohamed Brahmi tombe sous les balles de ses assaillants devant chez lui à une date symbolique, le jour de la proclamation de la République. 
 
Le 29 juillet, soit quatre jours plus tard  huit  de nos vaillants militaires sont tués, certains égorgés, dans une embuscade au mont Châambi, alors qu’ils se dirigeaient pour assurer la relève de leurs collègues. Une année plus tard, le 16 juillet 2014,  Quatorze soldats sont tués après un assaut terroriste à l'heure de la rupture du jeûne du ramadan, sur la  même montagne. C’est l’attaque la plus meurtrière de l'histoire de l'armée nationale en temps de paix.
 
L’année  dernière ce fut l’attentat de l’hôtel Impérial-Marhaba à  Sousse.  Survenue le 26 juin 2015,  il s’agit de l’attaque la plus meurtrière que le pays ait jamais connue ciblant un des secteurs clefs de l’économie nationale.  39 personnes dont une majorité de touristes britanniques ont succombé au cours de l’attaque qui a mis à genoux le tourisme tunisien pendant une longue période.
 
Ce Ramadan a été exempt d’attentats terroristes chez nous alors que des attaques de grande ampleur ont été menées par l’internationale terroriste dans plusieurs pays du monde. En Irak à Kerrada, dans la banlieue de Bagdad on continue malheureusement à compter les morts  dont le nombre dépasse déjà les 280. En Turquie l’aéroport Atatürk d’Istanbul, l’un des plus grands et les plus sécurisés du monde, trois attaques kamikazes simultanées ont fait plus de 40 morts et un plus grand nombre de blessés. Même le Bengladesh lointain n’a pas échappé à l’horreur puisqu’un restaurant dans le quartier diplomatique de la capitale Dacca a été ciblé cette fois-ci avec prise d’otages faisant une vingtaine d’innocentes victimes. Mais le plus choquant c’est l’attaque contre un poste de garde proche de la Mosquée du Prophète Mohamed à Médine qui ciblait le deuxième plus sacré des lieux saints de l’Islam. C’était un des trois attaques terroristes menées en Arabie Saoudite les deux autres ayant eu lieu dans la ville de Qatif à majorité chiite et près du consulat général des Etat unis à Djeddah la métropole cosmopolite de l’Arabie. 
  
La Tunisie ne devait pas échapper à cette vague terroriste n’eut été la vigilance de nos forces de sécurité. En effet dans la plus grande discrétion pour ne pas effrayer la population des actions terroristes d’envergure ont été déjouées parfois à la dernière minute comme ce fut le cas à Sousse au cours des derniers jours de Ramadan.
D’autres ont pu être évitées parce que ceux qui projetaient de les conduire ont été liquidés ou placés sous les verrous avant qu’ils n’entrent en jeu. Ainsi les informations recueillies auprès des terroristes capturés à la suite de l’assaut lancé contre la ville de Ben Guerdane qui a fait plus de 40 terroristes tués, le bilan le plus lourd jamais enregistré dans leur rang ont été précieuses et ont permis de mettre en échec leurs sombres desseins. 
 
Ainsi à  Mnihla dans la banlieue de Tunis le 11 mai dernier, deux terroristes ont été abattus alors que 16 autres ont été arrêtés et des armes de guerre saisies. Ce coup de filet a permis de démanteler un grand nombre de cellules dormantes qui devaient se réveiller pendant le mois de Ramadan. Le groupe de Mnihla lié à l’attaque de Ben Guerdane projetait des attentats sanglants pour venger les  nombreux morts dans la ville de l’extrême sud tunisien. 
 
D’après certains analystes c’est la liquidation le 28 mars 2015 près de Sidi Aïch dans le gouvernorat de Gafsa du chef de la phalange Okba Ibn Nafaa(AQMI),  Lokman Abou Sakhr et 8 de ses complices, qui a décapité les organisations terroristes tunisiens. Mais  même s’il s’agit d’un grand succès puisque ce chef terroriste aurait sur les mains le sang des victimes de l’attentat contre le musée du  Bardo, ce qui reste à prouver, cette affirmation n’est pas étayée par les faits. Puisque les attentats commis au Chaambi et à Sousse portent  par leur mode opératoire la signature du soi-disant « Etat islamique »  dit DAESH et non d’ « Al-Qaida  au Maghreb Islamque » (AQMI) dont Abou Shakhr est l’un des chefs.
 
Il ne fait pas de doute pour beaucoup d’autres analystes avertis que c’est l’attaque terroriste contre le bus de la garde présidentielle menée en novembre 2015 en pleine capitale et à quelques mètres du ministère de l’Intérieur, un défi doublement symbolique qui a constitué l’élément déclencheur d’une prise de conscience aigue de la gravité de la situation sécuritaire et du besoin de placer les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Dans ce cadre, le rétablissement de la direction générale de la sûreté nationale et la nomination d’une compétence sécuritaire avérée à sa tête en la personne d’Abderrhaman Belhaj Ali ont été les mesures clés qui ont mené en quelques mois aux succès que l’on sait. Surtout qu’une coordination très étroite a été établie avec la direction générale de la Garde nationale et l’armée nationale sous le pilotage du Conseil de la sécurité nationale placée sous l’autorité du président de la république, commandant suprême des forces armées.
 
Evidemment ces succès ne sont pas appréciés par ceux qui ne veulent pas du bien au pays et qui mettent leurs intérêts étriqués bien avant l’intérêt supérieur de la communauté nationale. Car attaquer le terrorisme et le vaincre c’est aussi attaquer la contrebande et mettre  ses barons hors d’état de nuire. Ce qui n’est pas dans l’intérêt des gros bonnets du commerce parallèle.
 
Les attaques contre  le directeur général de la sûreté nationale comme quoi il a fait espionner le président de la république, ses proches et des dirigeants de Nidaa Tounes font sourire s’ils n’étaient pas assez graves pour être dénoncés. En homme de terrain maitrisant son sujet sur le bout de doigt, Abderrahman Belhadj Ali n’a aucun intérêt à se mêler de politique politicienne. Mais comme il fait confiance à son réflexe sur l’importance du renseignement de proximité il se pourrait qu’il ait lancé ses agents aux trousses de personnes pas toujours orthodoxes fréquentés par des Nidaistes sans penser à mal. Alors monter cela en épingle et en tirer des conséquences loin de la réalité parait exagéré sinon indigne. D’ailleurs  le concerné a bien fait de ne pas y répondre, car il n’a pas le temps à consacrer à des balivernes auxquelles personne ne peut croire.
 
Les résultats sont en revanche là et bien réels, les Tunisiens ne peuvent qu’être reconnaissants à leur  chef de la sécurité nationale, à son alter-égo de la garde nationale, à l’armée républicaine de leur avoir permis de vivre un Ramadan sains et saufs. Leur souhait est que cela dure aussi longtemps que possible.
Car ce sera alors la preuve que le terrorisme a été éradiqué de ce pays. Cela se fera tôt ou tard. Le plus tôt serait le mieux, bien sûr.
 
Raouf Ben Rejeb
 

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