Y a-t-il une alliance "sacrée" entre Essebsi et Ghannouchi ?

Y a-t-il une alliance "sacrée" entre Essebsi et Ghannouchi ?
 
 
En annonçant la mise en place prochainement d'un gouvernement d'union nationale, le président tunisien Béji Caïd Essebsi et le leader islamiste Rached Ghannouchi scellent un pacte paradoxal. Dans un article publié dans Mondafrique, l'auteur écrit que les innombrables revirements du chef de l’Etat tunisien, Béji Caïd Essebsi, face au mouvement islamiste Ennhadha avaient fini par brouiller le jeu politique à Tunis. Les postures successives du Président de la République n’étaient pas de nature à clarifier la transition démocratique cinq ans après la chute de l’ex président Ben Ali. Les quelques strapontins que le chef de l’Etat a offert aux islamistes au sein de l’actuel gouvernement ne permettaient pas de répondre à la question centrale des alliances.
 
Ennahdha était-il véritablement l’ennemi numéro un dénoncé lors de la campagne présidentielle de 2014?  Ou constituait-il un allié de poids pour un Président privé de majorité depuis l’éclatement de son mouvement Nida Tounes?
 
Vers l’Union Nationale 
 
Depuis peu, Beji Caïd Essebsi a enfin clarifié sa position et réclame la formation d’un gouvernement d’union nationale, une alliance paradoxale entre les islamistes d’Ennahda et le parti laïc Nidaa Tounes. Par un de ces retournements dont la vie politique tunisienne n’est pas avare, les dagues sont retournées au fourreau. « Il ne se passe pas une journée sans que Béji et Ghannouchi, le leader d’Ennahda, se téléphonent» confie un diplomate.
 
A terme, la manœuvre devrait bénéficier au parti Ennahda qui souhaite renégocier sa présence au gouvernement en fonction de sa représentativité à l’Assemblée. C’est ce mouvement en effet qui possède le plus grand nombre de députés (69 sur 217). Ce virage à 180 degrés du président Béji est incompréhensible pour qui n’est pas familier de la culture du compromis propre à la Tunisie. Même sous Bourguiba et Ben Ali qui avaient fait des “intégristes” le mal absolu, les Frères musulmans regroupés à l’époque au sein du Mouvement de la Tendance Islamique (MTI), avaient accepté à plusieurs reprises de négocier avec le pouvoir.(Mondafrique)
 
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