Zohra Driss rebaptise son hôtel attaqué à Sousse et lance un cri du cœur : assez d’amateurisme en politique

Zohra Driss rebaptise son hôtel attaqué à  Sousse et lance un cri du cœur : assez d’amateurisme en politique

Pour conjurer le sort qui a fait que c’est son hôtel Impérial Marhaba qui a été choisi pour cible lors de l’attaque terroriste meurtrière de juin 2015, Mme Zohra Driss sa propriétaire a annoncé ce lundi lors du Midi-Show sur Mosaïque-fm sa décision de le rebaptiser du nom du Golfe Kantaoui (Khalij Kantaoui). Le premier nom, synonyme du carnage de touristes pour la plupart anglais est certainement lourd à porter « une grande tristesse » dit-elle. Il a fallu une année pour sauter le pas comme s’il s’agit de faire définitivement le deuil et tourner cette page douloureuse.

Mais Zohra Driss meurtrie dans sa chair n’en demeure pas moins une femme politique. Membre de Nidaa Tounés, députée en son nom de la région de Sousse, elle saisit l’occasion du 1er anniversaire de l’attaque contre son hôtel pour tirer la sonnette d’alarme et lancer un cri du cœur aux hommes et femmes politiques. « Assez d’amateurisme en politique, s’il vous plait », dit-elle avec l’émotion dans la voix. « Depuis la révolution en 2011, les gouvernements qui se sont succédé ont pratiquement tous fait de l’amateurisme, on en a assez, il faut maintenant une nouvelle manière de gouverner », dit-elle avec gravité. Elle n’exclut pas le gouvernement Habib Essid de sa liste bien qu’elle marque du respect pour l’actuel chef du gouvernement, un gros travailleur et un homme probe.

Selon elle, c’est là où réside l’importance de l’initiative du président de la république appelant à la formation d’un gouvernement d’union nationale-elle préfère parler de gouvernement de salut public-. Elle estime que c’est une initiative opportune et qu’elle offre une dernière chance au pays. « Soit nous réussissons à la mettre en œuvre et nous sauvons le pays, soit nous échouons et tout peut s’écrouler comme un château de carte » dit-elle avec cette conviction qui habite cette femmes de caractère.

Pour elle, il n’y a pas d’alternative à la réussite de l’initiative du président Essebsi sinon c’est le chaos. Mais elle n’oublie pas de mettre en garde contre le mal qui risque de faire échouer le gouvernement projeté c’est le partage des postes ministériels selon la méthode des quotas. C’est le mal absolu car le chef du gouvernement devient l’otage des partis, estime Zohra Driss. Le seul critère doit être la compétence. Que des gens appartenant à des partis soient aussi compétents cela ne fait aucun mal à ce qu’ils soient nommés à des fonctions ministérielles mais le chef du gouvernement doit avoir la capacité de les remercier s’ils ne donnent pas satisfaction sans avoir à obtenir l’aval de leur parti, dit-elle.

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