Bon vent Monsieur le Président

Bon vent Monsieur le Président

Par Naoufel Ben Aissa

Monsieur le Président, vous avez gagné les élections haut la main et vous avez percé avec éclat. C'est un fait.
Depuis dix ans, la Tunisie n'a connu que des échecs et son peuple de déception en désillusion croit enfin pouvoir espérer. C'est peut-être pour cela qu'une majorité est solidaire avec vous et vous soutient. C'est aussi un fait.
Dans les faits, le peuple n'a que faire de l'article 80 de la Constitution, des intrigues électorales et dessous politiques. Il cherche une qualité de vie, un environnement sain et l'espoir en un avenir certain.
Permettez-moi Monsieur le Président de vous dire que vous avez à honorer vos engagements comme vous devez être à la hauteur de vos promesses. Soit, une obligation de résultats car le peuple qui vous a élu a été jusque-là bluffé, déçu et trompé.
Permettez-moi Monsieur le Président de vous demander de nous épargner de subir des sbires qui sont de toutes les sauces. On en voit déjà jaillir de partout et c'est justement ceux-là qu'on retrouve ici et là quelques soient les régimes. Dans le même registre, ne faites pas des moins que rien vos "porte paroles" et outils de communication d'autant plus qu'ils sont déjà omniprésents dans les médias.
Monsieur le Président. Mettre à l'écart vos concurrents et déloger du pouvoir vos adversaires est une chose. Remettre le pays sur pied et sur une pente ascendante est le plus dur à faire.
Les vrais problèmes de la Tunisie dépassent de loin la Covid. Ignorance, illettrisme, pauvreté, sécheresse, famine, pollution, chômage, banditisme, corruption, économie parallèle, injustice sociale, invasion fiscale, blanchiment d'argent, népotisme et l'état lamentable de l'infrastructure empoisonnent le quotidien du citoyen, d'une part.
D'autre part, de grandes réformes restent à faire dans des domaines aussi cruciaux les uns que les autres dans les plus brefs délais. Justice, éducation, culture, formation professionnelle, santé, jeunesse et sport, transport, etc...., ce qui donne l'impression que c'est tout le pays qui est à refaire.
Entre temps, alors que le pays est surendetté et a du mal à joindre les deux bouts, la plupart des sociétés et établissements publiques sont en faillite.
Par quels moyens va-t-on surmonter tous ces handicaps et comment allez-vous procéder ? C'est la question que tout le monde est en droit de vous poser.
Il est un fait que le peuple a droit à des réponses et des éclaircissements, or, depuis une décennie, la communication a toujours été le maillon faible de nos gouvernants et ça continue. Là aussi il faut trouver des remèdes pour une vraie interaction entre les gouvernés et leurs gouvernants.

Maintenant que vous avez les cartes en main et les coudées franches, pourriez vous nous informer des vérités du pays et des priorités que vous avez définies?

Monsieur le Président, j'ai envie de vous faire confiance seulement je n'y arrive pas et j'ai mes raisons. Toutefois, je vous souhaite sincèrement et dans l'intérêt de la Nation du bon vent.

Respectueusement Monsieur le Président. 

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