Chahed a-t-il réussi son opération séduction à Paris ?

Chahed a-t-il réussi son opération séduction à Paris ?

 La visite du Chef du gouvernement Youssef Chahed en France a représenté l’événement politique majeur de la semaine dernière.

Le nombre de ministres, de Secrétaires d’Etat, de conseillers, d’hommes d’affaires et de journalistes qui l’ont accompagné à Paris, a été dès le départ un signal très fort de l’importance de cette visite et des attentes de Tunis à son sujet.

Hichem Fourati, ministre de l’Intérieur, Khemais Jhinaoui, ministre des Affaires Etrangères, Zied Laâdhari, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, Hichem Ben Ahmed, ministre du Transport, René Trabelsi, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises, Slim Khalbous, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Iyed Dahmani, ministre auprès du Chef du Gouvernement chargé des Relations avec l'Assemblée des Représentants du Peuple, Radhouane Ayara, ministre auprès du Chef du Gouvernement chargé de l’Immigration et des Tunisiens à l’étranger, Abdelkoudous Saadaoui, secrétaire d'Etat à la jeunesse, Tarek Ben Salem, conseiller auprès du chef du gouvernement chargé des affaires diplomatiques, Lotfi Ben Sassi conseiller chargé des affaires économique, Mofdi Mseddi, conseiller chargé de la communication et de l'information, Afif Chelbi conseiller et président du conseil des analyses économiques...ont tous accompagné le Chef du gouvernement dans ce voyage en France.

Voyage qui a aussi vu la présence d’une centaine d’hommes d’affaires et d’entrepreneurs tunisiens, ainsi que d’une trentaine de journalistes et de directeurs de médias, faisant de cette délégation la plus importante qui n'ait jamais accompagné un Chef du gouvernement Tunisien ou même un Président de la République dans un voyage à l’étranger.  

Durant son séjour dans la ville des Lumières, Youssef Chahed n'a pas ménagé ses efforts pour redynamiser les relations tuniso-françaises et chercher de nouvelles opportunités de coopération avec ce partenaire de taille qu’est la France.

En dépit de la conjoncture interne fragile, de la crise politique par laquelle passe le pays et des critiques qu’il ne cesse d’essuyer de la part du parti de Nidaa Tounes qui l’a ramené au pouvoir, Youssef Chahed a tout fait pour profiter de ce voyage afin de renforcer la coopération entre les deux pays amis, ainsi que pour ancrer son image à l’international, s’ouvrir de nouveaux horizons avec la France et réussir par la même occasion cette opération de séduction auprès du partenaire historique de la Tunisie.  

Lors de son passage Parisien, Chahed a été reçu par les principaux responsables Français dont particulièrement le président   Emmanuel Macron, le premier ministre Edouard Philippe, le président du Conseil Constitutionnel Laurent Fabius, le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand.

Chahed a aussi participé au Forum économique franco-tunisien organisé le vendredi 15 février au Sénat en présence d’une centaine d’hommes d’affaires et d’entrepreneurs tunisiens.

Un Forum dont l’objectif était de renforcer le partenariat commercial et financier entre les deux pays et de renforcer le retour de la confiance des investisseurs français afin de multiplier les investissements français dans notre pays d’ici à 2022.

Durant cette visite, plusieurs contrats sont conclus entre la Tunisie et la France. Deux conventions de prêts de 103.3 M€ en soutien au secteur de la santé, notamment pour améliorer l'accès aux soins à Sidi Bouzid (76M€) et 27.3 M€ pour soutenir le développement de l'e-Santé, ont été signées. Ainsi que trois accords bilatéraux dans les transports, l'appui au développement des territoires et la mise en œuvre du projet d'Université franco-tunisienne pour l'Afrique et la Méditerranée (UFTAM) qui ont été scellés. 

L'Agence Française de Développement (AFD) devrait également financer une installation de 400.000 capteurs connectés dans la région de Sfax, mais aussi 30 M€ de lignes de crédit sous formes de prêts et de dons pour soutenir les PME tunisiennes, après validation par l'Assemblée des représentants du peuple.

Outre le fait qu’il n’est pas rentré les mains vides sur le plan économique avec ces cinq accords conclus et de nombreuses autres promesses d'appui à la Tunisie, on peut dire que Chahed a réussi son opération de séduction en présentant cette image d’un jeune candidat dynamique porteur d'un projet ambitieux à l’horizon des élections de 2019, et ce malgré son bilan social et économique mitigé.

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