Economie bleue : La CEA appelée en renfort pour une meilleure coordination des stratégies maritime

Economie bleue : La CEA appelée en renfort pour une meilleure coordination des stratégies maritime

Un panel de hauts responsables africains et d’experts de l’économie bleue a appelé samedi dernier la CEA, en marge du 8ème forum pour le Développement en Afrique du Nord (NADF), à prêter son soutien pour le renforcement de la coordination entre les grands ports d’Afrique en vue de renforcer leur compétitivité ; et, à l’aube de la ratification de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECA), contribuer ainsi à la création d’un cercle vertueux entre connectivité maritime et commerce intra-africain.

Organisé en marge de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement Economique, le NADF a porté sur le potentiel économique de l’économie bleue et son intégration dans les politiques et stratégies de développement africaines.

Concept relativement nouveau, l’économie bleue intègre utilisation responsable et durable des ressources aquatiques et marines des pays et exploitation efficace de leur potentiel économique.
« Le secteur du transport maritime présente un défi de taille pour l’économie bleue en Méditerranée, une des mers les plus actives au monde, avec 20 % du commerce maritime mondial, 10 % du transit de containers et plus de 200 millions de passagers », a déclaré Mme Lilia Hachem Naas, Directrice du Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord dans son discours d’ouverture. « Notre réflexion vise à jeter les bases d’une démarche stratégique régionale pour faire du transport maritime et de ses services annexes un pôle de développement durable et de création d’emplois décents pour les jeunes et les populations vulnérables », a-t-elle ajouté. 

Au cours de la rencontre, les participant ont ainsi examiné la variété des implications de l’économie bleue(transport maritime, pêche, aquaculture, pétrole et gaz offshore, produits pharmaceutiques, etc.), ainsi que ses dimensions sociales, écologiques et urbanistiques.

“L’économie bleue est transversale, elle concerne de nombreux secteurs tels que la pêche, le transport ou l’agriculture. La coordination et la planification jouent par conséquent un rôle déterminant dans son développement. L’économie bleue est aussi un moyen de mettre en œuvre les ODD, car elle combine de nombreux aspects, y compris des dimensions économiques et sociales, » a déclaré M. Ahmed Kamaly, vice-ministre égyptien de la Planification, du Suivi et de la Réforme Administrative.

Un appel à la coopération confirmé par Ilyas Moussa Dawaleh, Ministre  de l’Economie, des Finances chargé de l'Industrie et de la Planification de la République de Djibouti : « La coopération Sud-Sud est indispensable dans le domaine maritime et sur le plan logistique car, au-delà des ports, les hinterlands requièrent des structures coûteuses, à l’instar du chemin de fer électrique entre l’Ethiopie et Djibouti qui figure parmi les investissements les plus importants d’Afrique, et multiplie la capacité de mouvement des marchandises ».

Dans le cas du Maroc, Khalid Cherkaoui, Secrétaire Général du Ministère de l’Equipement, du Transport et de la Logistique et de l’eau, a indiqué que « l’activité du transport maritime au Maroc constitue le support du commerce extérieur du pays et un vecteur stratégique de l’économie nationale. En effet, 98% des échanges extérieurs du pays empruntent la voie maritime et le Maroc est classé premier en Afrique et 17ème au niveau mondial en termes de connectivité maritime ». De même, alors que 100 000 navires transitent tous les ans via le détroit de Gibraltar et que le Maroc s’attend à voir le trafic portuaire atteindre 300 millions de tonnes d’ici 2030 contre 92 millions en 2010, le Canal de Suez concentre déjà le quart du trafic mondial de navires, annonçant un avenir prometteur à l’Afrique du Nord en matière de commerce maritime.

Malgré ces chiffres significatifs, les participants au NADF ont déploré le fait que le commerce intra-africain reste parmi les plus bas au monde, en partie à cause du manque de transport, et le fait qu’à l’heure actuelle, il revienne souvent moins cher d’exporter des containers depuis l’Afrique vers la Chine, que d’un pays africain à un autre, d’où la nécessité de politiques plus concertées et une coopération renforcée entre les principaux ports du continent pour renforcer leur compétitivité.

Cette importante rencontre s’est notamment tenue avec la participation de Sanae Elamrani, Directrice adjointe au Ministère de l’Equipement, du Transport et de la Logistique et de l’eau du Royaume du Maroc,

Layla El Saeed de l’Académie arabe pour la science, la technologie et le transport maritime, Guellil Djillali, Chef du Centre d’information sur la sureté et la sécurité maritimes et portuaire au Ministère algérien des travaux publics et de transports, Jérémie Fosse, Président Eco-union et Directeur du Global Eco Forum et Pierre Failler, Professeur d’économie à l’université de Portsmouth (Angleterre) et expert international de la gouvernance liée à l’économie bleue.

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