Et si Ghannouchi sacrifie Méchichi sur l’autel d’un deal avec Kais Saied

Et si Ghannouchi sacrifie Méchichi sur l’autel d’un deal avec Kais Saied

La Tunisie vit, ces derniers temps, au rythme d’une grave crise politique qui plombe la situation générale du pays. Une crise au sommet de l’Etat entre le président de la république Kais Saied et le chef du gouvernement Hichem Méchichi qui, soutenu par son « coussin », a fait passer son remaniement ministériel devant l’ARP comme une lettre à la poste.

Le chef de l’Etat qui a vu son « poulain » se retourner contre lui, en évinçant tous les ministres qui lui sont   proches, refuse pour le moment de procéder à la nomination des nouveaux membres et de présider la cérémonie de prestation de serment. Sans quoi, ils ne peuvent pas prendre leurs fonctions. Selon lui, des soupçons de corruption et de conflits d’intérêts pèsent sur quatre des nouveaux ministres. Lui qui a juré sur le Coran, ne peut pas laisser passer un tel délit.

En plus, il considère que le remaniement opéré par Méchichi a enfreint la Constitution. Il invoque l’article 92 qui stipule, entre autre, que le chef du gouvernement peut procéder à « la création, la modification ou la suppression des établissements publics et d’entreprises publiques et services administratifs, ainsi que la détermination de leurs compétences et de leurs attributions, après délibération du Conseil des ministres ». Même si le chef du gouvernement  s’est rattrapé à la veille de la plénière consacré au vote de confiance et suite à la réunion du conseil de sécurité nationale, le 25 janvier dernier,  le président de  la république considère qu’il n’est plus possible de corriger cet « oubli » et il s’en tient à la lecture littérale de l’article qui dit que le conseil des ministres devait délibérer de ces modifications avant l’annonce du remaniement et non après. En plus, et toujours selon Saied, Hichem Méchichi n’avait pas à solliciter le vote de confiance pour le remaniement, une telle procédure n’est pas spécifiée dans la constitution.

Il est clair que Kais Saied veut la tête de Méchichi et que ce dernier se trouve dans de mauvais draps. Appuyé sur un coussin qui pourrait se dégonfler d’un moment à l’autre, il risque d’être sacrifié sur l’autel d’un rapprochement entre le chef de l’Etat et le président de l’ARP Rached Ghannouchi. Ce dernier qui se trouve sous le coup d’une nouvelle motion de censure peut lâcher Méchichi, à la faveur d’un nouveau deal dont il pourrait tirer bénéfice et prolonger son bail au perchoir.

B.O

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