Ghannouchi tel un Phénix renaît-il de ses cendres ?

 Ghannouchi tel un Phénix renaît-il de ses cendres ?

 

Les Tunisiens ont poussé un ouf de soulagement. Les manifestations de ce samedi se sont terminées sans que le moindre incident ne se soit produit.

Ce n’était pas garanti d’avance car les ingrédients de la confrontation étaient réunis, surtout à la suite de la décision du Parti des Travailleurs dirigé par d’organiser à la même date sur un parcours proche une manifestation parallèle à celle d’Ennahdha.

Hamma Hammami, secrétaire général de ce parti n’a pas caché que la date et le parcours n’avaient pas été choisis au hasard. C’était une provocation à ce parti considérait comme une provocation puisque le Mouvement islamiste assume, à ses yeux, la responsabilité de la situation dans laquelle se trouve le pays et de la crise profonde qu’il traverse.

A l’évidence la manifestation d’Ennahdha fut une véritable démonstration de force sans commune mesure avec celle du Parti des Travailleurs. En s’essayant à la comparaison, le parti de Hamma Hammami et de ses camarades a essuyé un camouflet sans doute attendu.

Il ne fait pas de doute que le grand vainqueur de cette journée est le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi. Contesté il n’y a pas longtemps au sein même de son parti où il a fini par admettre qu’il ne se présentera pas à sa propre succession au cours du prochain congrès, il a fait autour de lui l’union sacrée à la faveur de cette démonstration de force.

Tel un phénix, qui renaît de ses cendres, il a repris en main son parti, ce qui n’était pas étrange dans un mouvement à l’identité idéologique bien enracinée. Dans la tourmente, il finit par se cramponner sur lui-même. Les contestataires sont marginalisés comme de bien entendu. Il faudra du temps pour qu’ils se manifestent de nouveau. C’est d’ailleurs ce qu’attendent les bases du mouvement qui sont venus en nombre pour engager leur leadership sur cette voie.

Dans un geste de seigneur, il a invité Hamma Hammami à venir s’adresser à la foule des nahdhaouins. Ce n’était pas une provocation comme on peut le croire, mais un appel à l’union nationale qui fut le fil conducteur de son discours devant ses partisans chauffés à blanc.

Sans pourtant oublier d’envoyer un message codé au président Kaïs Saïed en lui faisant savoir que l’ère du populisme a pris fin avec le départ de Donald Trump. Une manière aussi de saluer l’arrivée de l’administration démocrate à la tête des Etats Unis.

N’oublions pas que Joe Biden fut le vice-président de Barack Obama lorsque les révolutions du Printemps arabe eurent lieu à l’hiver 2011.

L’après 27 février sera différent d’avant cette date, disent en chœur les dirigeants d’Ennahdha. Il faut espérer qu’au lendemain du week-end annonciateur du printemps, la classe politique prendra à bras-le-corps les problèmes réels de la Tunisie et des Tunisiens.

RBR

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