Inondations : impréparation, mauvaises prévisions et décisions inappropriées

  Inondations : impréparation, mauvaises prévisions et décisions inappropriées

 

C’est facile de pointer du doigt des précipitations record dans le gouvernorat de Nabeul pour expliquer sinon justifier les inondations qui ont fait des victimes humaines, cinq jusqu’ici et des dégâts matériels énormes.

En quelques heures, des familles ont perdu tout ce qu’elles avaient et elles ne se remettraient pas de sitôt de cette catastrophe sans précédent. Dans quelques jours, le dossier sera clos, les politiques reviendront à leurs sujets de prédilection, mais les habitants sinistrés auront leur vie durant à se remémorer ces moments douloureux.

Certes, le moment est à la solidarité, mais il y a trop de carences qu’il importe de mettre en exergue ne serait-ce pour en tirer les leçons car on annonce d’autres pluies tout aussi diluviennes dans les prochains jours.

D’abord, l’Institut de la Météorologie a failli à sa mission en ne donnant pas des prévisions à la hauteur des risques encourus. Alors que les Italiens et les Français redoutaient un « «cyclone tropical » qui pourrait frapper la Tunisie, selon l’institut italien de météorologie, les experts tunisiens démentaient la nouvelle estimant que notre pays ne pouvait souffrir de tels phénomènes. A l’évidence ils se trompaient.

Les autorités, au niveau central comme au niveau régional semblent avoir été prises au dépourvu. Alors qu’un plan ORSEC aurait dû être mis en application aussitôt, elles paraissent avoir cru qu’il s’agit de pluies sans les conséquences désastreuses qu’elles ont eues laissant la population démunie devant une situation inédite.

Ainsi a-t-on relevé que la gouverneure n’était pas en mesure de vérifier par elle-même l’énormité des dégâts. Elle ne disposait pas que de sa voiture qui ne pouvait atteindre les régions sinistrées. Pourquoi un hélicoptère de l’armée ou de la protection civile n’a-t-il pas été mis à sa disposition ? La question mérite d’être posée.

Une de nos consœurs journalistes a relevé dans la déclaration du délégué de Menzel Témime que les vannes de trois barrages ont été ouvertes pour permettre la régulation des eaux. Selon elle c’est cette manœuvre qui a été faite sans informer la population qui a aggravé la situation. Une explication du ministère de l’Agriculture et des ressources hydrauliques est nécessaire pour mettre un terme à la polémique qui risque de naître à ce sujet.

Ce sont donc l’impréparation des autorités, les mauvaises prévisions de l’Institut de la Météorologie et la prise de décisions inappropriées qui sont entre autres parmi les principales causes de ce sinistre. N’oublions pas les médias publics audiovisuels dont le traitement des inondations a été au dessous de tout. Les radios et télévisions de service public ont fait comme si de rien n’était continuant à diffuser leurs niaiseries et leurs émissions débiles.

L’ERT et l’ETT ont été une fois de plus à côté de la plaque.

Dommage.

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