John Hamilton (PDG de Panoro) : "Voilà pourquoi, nous avons choisi d’investir en Tunisie"

John Hamilton (PDG de Panoro) : "Voilà pourquoi, nous avons choisi d’investir en Tunisie"

Alors que de nombreuses compagnies pétrolières internationales sont en train de quitter notre pays les unes après les autres, à cause essentiellement des tensions sociales et des pertes dues aux blocages répétées de la production, la compagnie pétrolière Norvégienne Panoro Energy a choisi de s’installer en Tunisie.

Mieux encore, trois mois après son entrée dans notre pays à travers l’acquisition de DNO-Tunisia  AS, Panoro Energy vient d’annoncer la conclusion d’un accord pour l’Acquisition de OMV Tunisia Upstream GmbH pour un montant en cash de 65 millions de dollars.

Pour connaître les raisons de ce choix et les motivations de cette compagnie en Tunisie, Espace Manager a interviewé pour vous le PDG de Panoro, M.John Hamilton, lors de son récent passage dans notre pays.

Espace Manager : Qu’est-ce qui vous a poussé à porter votre choix sur la Tunisie au moment où d’autres compagnies sont en train de quitter notre pays ?

John Hamilton : Panoro mise sur les investissements dans les pays Africains et votre pays est considéré comme l’un des meilleurs pour investir sur ce continent. Le Maroc et l’Algérie sont des pays trop vastes et ce serait trop difficile à gérer pour nous, puisque nous nous intéressons à de petites exploitations contrairement aux grandes sociétés pétrolières.

Dans le domaine de l’énergie, bien qu’elle ne soit pas un grand pays pétrolier ou gazier comparé à ses voisins limitrophes, la Tunisie est un pays qui peut attirer les investisseurs, particulièrement dans le domaine de l’énergie  pour diverses raisons.

D’abord, il s’agit d’un pays stable et démocratique dont le gouvernement ne cesse d’œuvrer pour améliorer le climat des investissements et pour attirer les investisseurs étrangers. Les lois régissant le secteur (code des hydrocarbures) sont claires et précises et les relations avec l’administration sont transparentes. En plus, l’infrastructure et les coûts des services sont généralement abordables dans un pays qui bénéficie d’une grande expertise dans le domaine à travers ses compétences.

Mais la Tunisie n’est pas un grand producteur d’énergie ?

Justement, des sociétés comme la nôtre, de taille moyenne, peuvent trouver leurs comptes en Tunisie dans des projets qui produisent de petites ou moyennes quantités et qui n’intéressent pas forcément les grandes multinationales à la recherche de projets de très grande taille.

Trois mois après avoir acquis DNO-Tunisia AS, Panoro vient faire de même pour OMV Tunisia Upstream GmbH. Comment présentez-vous cette transaction ?

La société OMV Tunisia Upstream GmbH, acquise par Panoro auprès d’OMV, détient une participation de 49% dans des champs pétroliers en production de haute qualité avec de faibles taux de déclin et un seuil de rentabilité très bas et générant de solides cash-flows.

Nous considérons que le choix de cette acquisition est plus que positif pour la société Panoro Energy, puisque la société est déjà en activité sur Sfax et est prête au démarrage de la production. De plus, de nombreux investisseurs européens et britanniques sont convaincus par le projet et nous ont accordé leur confiance sur notre activité à travers OMV.

Que représente pour vous ce projet ?

Les cinq concessions de production d’hydrocarbures, Guebiba/El Hajib, Rhemoura, El Ain, Cercina et Cercina-Sud complètent parfaitement notre activité existante en Tunisie et nous prévoyons de fortes synergies avec le permis d’exploration de Sfax Offshore, mitoyen à ces concessions.

Cette acquisition est conforme à notre stratégie annoncée pour poursuivre notre expansion en Tunisie et démontre notre forte détermination à continuer à établir une société pétrolière internationale de premier plan et focalisée sur l'Afrique.

Concernant le démarrage de vos activités en Tunisie à travers DNO, où en êtes-vous ?

Depuis 3 mois, la planification autour de l'exploitation du puits de Saloum Ouest à Sfax est presque finalisée, et nous pensons démarrer bientôt notre activité au niveau de ce champ. 

Je souhaite également saluer le travail impressionnant fourni par les employés de DNO. En effet, les 25 employés de DNO étaient en attente d'activité depuis un moment et en très peu de temps et avec le peu de moyens mis à leur disposition, ils ont achevé un travail énorme pour la préparation de l'exploitation de Saloum. Nous sommes fières à cette collaboration. 

Interview réalisée par Chaker Berhima

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