La disparition de Jamal Khashoggi à Istanbul : une affaire qui prend de l’ampleur

 La disparition de Jamal Khashoggi à Istanbul : une affaire qui prend de l’ampleur

 

L'affaire Khashoggi reste à ce jour un mystère, mais elle prend de plus en plus d'ampleur. Le journaliste saoudien, résident aux Etats-Unis, a disparu le 2 octobre, alors qu'il entrait dans le consulat saoudien d'Istanbul en Turquie.

Depuis, des sources turques affirment qu'il a été assassiné, en raison de ses prises de position critiques envers le pouvoir saoudien. Riyad dément cette version. Mais l'affaire fait grand bruit. Donald Trump est même monté au créneau.

« C'est un précédent terrible » a dit Donald Trump en évoquant l'affaire Khashoggi, qu'il suit, dit-il, « très sérieusement ». « Je dois découvrir ce qu'il s'est passé (...) Nous sommes probablement plus près [de le savoir] que vous ne l'imaginez », a déclaré le président américain lors de l'émission « Fox & Friends », diffusée sur Fox News.

Ses proches conseillers, son gendre Jared Kushner et le responsable du conseil de sécurité nationale John Bolton, ont même parlé au prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane. Ce dernier est accusé par ses détracteurs d'être impliqué dans l'affaire Khashoggi.

Selon le Washington Post, les services de renseignement américains avaient connaissance d'un projet saoudien, impliquant le prince héritier Mohammed Ben Salmane, consistant à attirer Jamal Khashoggi dans un piège pour l'arrêter.

Mais un porte-parole du département d'Etat américain, Robert Palladino, a démenti que Washington ait eu des informations à l'avance sur la disparition du journaliste.

La presse turque, via le quotidien pro-gouvernemental Sabah a diffusé les portraits des hommes soupçonnés d'avoir assassiné le journaliste saoudien. Ils seraient des officiers de sécurité ou des proches de Mohammed Ben Salmane.

L'un d'eux est un expert en médecine légale qui travaille depuis vingt ans au ministère saoudien de l'Intérieur, selon son profil sur Linke Riyad continue de nier tout en bloc. Mais les pressions s'accentuent. Pas seulement de la part des Etats-Unis, pourtant fidèles alliés de l'Arabie saoudite.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, assure que son pays « ne restera pas silencieux sur le sort de Khashoggi car ce n'est pas une affaire banale »; sa disparition s'est produite sur le territoire turc. « Est-il possible qu'il n'y ait pas de caméras [qui enregistrent les mouvements] au consulat d'Arabie saoudite ? », s'est demandé le président turc.

Le vice-président américain Mike Pence a de son côté proposé à la Turquie l'aide des Etats-Unis, notamment celle du FBI. Quant à la Grande-Bretagne, elle menace Riyad de « graves conséquences » en cas de responsabilité dans la disparition du journaliste. Les autorités turques ont obtenu mardi l'autorisation de fouiller le consulat saoudien, mais cette fouille n'a pas encore eu lieu.

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