Le parlement israélien adopte une loi définissant Israël comme « Etat nation des juifs »

   Le parlement israélien adopte une loi définissant Israël comme « Etat nation des juifs »

 

Le parlement israélien, la Knesset, a adopté jeudi une loi faisant d’Israël un Etat juif. Le texte, controversé bien que débarrassé de ces formules les plus clivantes, pourrait reléguer au second plan 20 % de la population, arabe israélienne. Pour ses détracteurs il s’agit d’une loi qui institue l’apartheid, la ségrégation religieuse entre les citoyens du même pays.

La loi définissait Israël comme « l’Etat-nation du peuple juif ». Le texte voté, adopté après des heures houleuses de débat par 62 voix contre 55 (et deux abstentions), entre dans la catégorie des lois fondamentales qui font office de constitution en Israël.

Voulue comme un symbole historique fort, pour les 70 ans de la naissance de l’Etat d’Israël, la loi stipule notamment que l’hébreu devient la seule langue officielle d’Israël, alors que l’arabe avait auparavant, et depuis 1948, un statut identique à celui de l’hébreu, et déclare que les « implantations juives (en Israël) relèvent de l’intérêt national » et que « l’Etat prendra les mesures pour encourager, faire avancer et servir cet intérêt ».

Dans la précédente version, le projet de loi évoquait la possibilité de créer des localités réservées aux juifs, excluant les citoyens arabes israéliens qui constituent 1,8 des 9 millions de la population totale israélienne, très majoritairement juive.

Cette formulation avait suscité une vague de critiques, notamment du président Reuven Rivlin, du procureur général Avishai Mandelblit et de la délégation de l’Union européenne en Israël en raison de son caractère jugé discriminatoire. La nouvelle formule est plus vague, mais elle est tout de même contestée, notamment par le député arabe Ayman Odeh qui a brandi durant le débat un drapeau noir à la tribune pour marquer « la mort de notre démocratie ».

Le texte affirme aussi que le « droit à l’autodétermination en Israël » n’appartient qu’au « peuple juif ». Enfin, une disposition a été retirée de la loi ; elle précisait que, devant les tribunaux, faute d’une jurisprudence pertinente, la loi rituelle juive devait s’appliquer.

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