Les Tunisiens restent mitigés quand la préservation de l’environnement entrave la création d’emplois

Les Tunisiens restent mitigés quand la préservation de l’environnement entrave la création d’emplois

One to One for Research and Polling, a organisé aujourd’hui à Tunis, une rencontre de présentation de la cinquième édition de l’Afrobaromètre sur l’environnement et le changement climatique, présidée par Youssef Meddeb, Directeur Général et Co-fondateur de One to One, Imen Mezlini, Directrice des études et Co-fondatrice de One to One, Nidhal Attia, coordinateur de programme à la Fondation Heinrich Böll, Assia Al-Guezzi, chargée du programme « Voix » pour une action climatique juste à l’organisation Hivos et Adel Ben Youssef, maître de conférences à l'Université Côte d'Azur -Nice. 

Selon les résultats de cette enquête, la pollution est un problème environnemental grave et rejoint la gestion des déchets parmi les problèmes environnementaux les plus importants du pays. Les sacs plastiques constituent une source majeure de pollution selon la majorité des Tunisiens.

Par ailleurs, les avis sont partagés quand il s’agit de prioriser la lutte pour préserver l’environnement à la lutte pour la création d’emplois.

S’agissant de l’extraction des ressources naturelles qui ont lieu près de leurs communautés, la grande majorité des Tunisiens souhaitent davantage de réglementation environnementale.

La moitié des répondants trouvent que les bénéfices dépassent les coûts environnementaux, mais que les personnes ordinaires n’ont pas voix au chapitre des décisions prises et que les communautés ne perçoivent pas une part juste des revenus des exploitations.

Résultats-clés

▪ Près de neuf Tunisiens sur 10 (88%) estiment que les problèmes de pollution tels que l’accumulation des déchets/ordures ou des dommages à la qualité de l’eau sont graves dans leurs communautés, y compris 76% qui les considèrent « très graves »

▪ Aux yeux des Tunisiens, le traitement des déchets y compris plastiques est le problème environnemental le plus important, suivi par la pollution des sources d’eau, la gestion des déchets humains et la pollution de l’air.

▪ Près de huit Tunisiens sur 10 (79%) affirment que les sacs plastiques représentent une source majeure de pollution dans le pays.

▪ Les Tunisiens restent divisés quant à choisir entre la protection de l’environnement aux dépens de la création d’emplois (45%) et la création d’emplois au détriment de la protection de l’environnement (44%).

▪ En ce qui concerne les exploitations des ressources naturelles qui ont lieu près de leurs communautés, une large majorité (83%) des Tunisiens affirment qu’il faut plus de réglementation environnementale. Environ la moitié des citoyens affirment que les avantages l’emportent sur les coûts environnementaux (48%), mais que les citoyens ordinaires n’ont pas voix au chapitre des décisions prises (48%) et que les communautés ne reçoivent pas une part équitable des revenus (49%).

Enquêtes d’Afrobarometer

Afrobarometer est un réseau panafricain et non-partisan de recherche par sondage qui produit des données fiables sur les expériences et appréciations des Africains relatives à la démocratie, à la gouvernance et à la qualité de vie. Huit rounds d’enquêtes ont été réalisés dans un maximum de 39 pays depuis 1999. Les enquêtes du Round 9 (2021/2022) sont en cours. Afrobarometer réalise des entretiens face-à-face dans la langue du répondant avec des échantillons représentatifs à l'échelle nationale.

L’équipe d’Afrobarometer en Tunisie, conduite par One to One for Research and Polling, s’est entretenue avec 1.200 adultes tunisiens entre le 21 février et le 17 mars 2022. Un échantillon de cette taille produit des résultats nationaux avec des marges d'erreur de +/-3 points de pourcentage à un niveau de confiance de 95%. Des enquêtes ont été précédemment réalisées en Tunisie en 2013, 2015, 2018 et 2020.
 

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