L'ONU appelle à une utilisation plus responsable des antibiotiques

L'ONU appelle à une utilisation plus responsable des antibiotiques

L'ONU appelle à une utilisation plus responsable des antibiotiques chez les humains, les animaux et dans le secteur de l'agriculture, y compris l'aquaculture et la production végétale, à l'occasion de la semaine mondiale de sensibilisation aux antibiotiques.

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont annoncé le renforcement de leur partenariat tripartite en vue de lutter contre les antimicrobiens (RAM), en ralliant le Programme des Nations Unies pour l'environnement (ONU Environnement) à leurs efforts. 

Le nouveau partenariat, appelé Tripartite Plus, a fait officiellement l'objet d'une annonce aujourd'hui lors du lancement de la semaine mondiale de sensibilisation aux antibiotiques (WAAW) en Asie et dans le Pacifique.

Mme Kundhavi Kadiresan, Sous-Directrice générale de la FAO et Représentante régionale pour l'Asie et le Pacifique, a salué la création du partenariat Tripartite Plus, en soulignant le rôle important joué par l'environnement dans la lutte contre la RAM, expliquant que tous les antibiotiques, qu'ils soient issus de procédés de fabrication ou se transmettant de l'animal vers l'humain, peuvent se retrouver dans le sol, l'eau et l'environnement, donnant aux microbes une nouvelle occasion de se renforcer.

Le terme antimicrobien est utilisé, dans le domaine pharmaceutique, pour décrire les médicaments utilisés pour prévenir et traiter les infections parasitaires, bactériennes, virales et fongiques. La résistance aux antimicrobiens correspond à la capacité des bactéries de pouvoir survivre aux traitements réalisés avec des antibiotiques. Le terme RAM est généralement utilisé pour se référer aux microbes résistants aux médicaments. Le phénomène est naturel mais la mauvaise utilisation des antimicrobiens contribue à l'accélération des cas de RAM.

Les antimicrobiens, une menace majeure pour la santé
Conçus pour lutter contre les infections, les antibiotiques sont des médicaments très utiles mais deviennent pourtant de moins en moins efficaces, en raison de leur prescription excessive de la part des médecins, vétérinaires, dentistes et de leur mauvaise utilisation chez les agriculteurs et les agronomes.

Le phénomène de résistance qui a pris de l'ampleur au fil du temps est maintenant devenu une urgence de sante mondiale, qui a conduit l'Assemblée générale de l'ONU à inclure la RAM comme un problème prioritaire de santé contre lequel tout le monde doit lutter, à l'image du virus Ebola ou encore du VIH.

Les implications mondiales de la RAM sur le plan politique, social et économique ne peuvent être négligées. Cela est particulièrement le cas en Asie où, si rien n'est fait d'ici à 2050, près de cinq millions de personnes pourraient mourir des suites d'infections bactériennes, soit de bactéries devenues résistantes aux antibiotiques, surpassant le nombre de décès dus aux cancers chaque année.

Le principal message de la WAAW cette année est de «manipuler les antibiotiques avec précaution». L'OMS se focalise sur la salubrité alimentaire, tandis que l'OIE travaille à promouvoir une utilisation prudente et responsable des antimicrobiens chez les animaux.

Promotion de bonnes pratiques
Pour la FAO, il s'agit de mettre l'accent sur la promotion de bonnes pratiques agricoles et bio sécuritaires afin de prévenir les infections au niveau du bétail, dans le domaine agricole et dans l'aquaculture. L'objectif global est d'intensifier les efforts en vue de réaliser de nombreux objectifs mondiaux de développement durable et, en particulier, celui portant sur la Faim Zéro d'ici à 2030.

Cette année, conjointement à la WAAW, le partenariat Tripartite Plus a passé en revue le Plan d'action mondial contre la RAM (GAP), qui expose les responsabilités des gouvernements nationaux, de l'OMS, de la FAO et de l'OIE et d'autres partenaires nationaux et internationaux dans le cadre de la lutte contre la RAM.

Promouvoir des changements de comportement positifs demeure l'une des priorités si l'on veut freiner la propagation de la RAM. Renforcer les politiques et la surveillance est également essentiel.

Depuis septembre 2016, la FAO a lancé plusieurs activités dans la région Asie-Pacifique afin d'harmoniser la RAM et la surveillance de l'utilisation des antimicrobiens (AMU) et de réviser les politiques liées à la RAM.

Dans le cadre l'Initiative régionale de la FAO relative à l'approche «Une seule santé», une nouvelle publication régionale sur les politiques liées à la RAM a été lancée aujourd'hui.

Le Cadre de développement et de révision des politiques liées à la RAM est un guide régional destiné aux gouvernements d'Asie et du Pacifique afin de revoir, d'actualiser et de développer des politiques portant sur la RAM et l'AMU, dans le contexte de la production animale.

La sensibilisation du public à la RAM a été renforcée dans le secteur de l'alimentation et de l'agriculture. L'agence américaine pour le développement international (USAID), le Fonds britannique Fleming et la Russie ont affiché un soutien sans précédent pour les projets de la FAO sur la RAM en vue d'aider les pays et les régions à lutter contre cette menace mondiale.

 

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