Monsieur le Président, c'est de la Tunisie qu'il s'agit.

Monsieur le Président, c'est de la Tunisie qu'il s'agit.

Sans aucune expérience ministérielle ni "antécédents politiques", Mme Nejla Bouden est chargée par le Président de la République de former un gouvernement et de "mettre fin à la corruption et au chaos qui s'est répandu dans de nombreuses institutions de l'Etat".
Le seul élément à retenir dans cette information est le fait que c'est la première fois qu'en Tunisie et dans le monde arabe une femme est cheffe du gouvernement, ce qui est bien beau, seulement est ce suffisant ?
Habituellement, on n'est pas parachuté chef du gouvernement, on le devient.
Et même quand on a essayé la mission ministérielle, un mûrissement dans l'exercice de la mission ministérielle est nécessaire pour réussir. L'expérience avec les chefs du gouvernement parachutés ou peu expérimentés a très mal fini et le pays continue à en payer le prix. Et quel prix!
Hamadi Jebali, Ali Larayedh, Mehdi Jomaa, Youssef Chahed, Elyes Fakhfakh et Hichem Mechichi en sont des "exemples frais".

Revenons au discours du Président du 25 Juillet dernier. 
Il a exprimé sa volonté de nommer un premier ministre et un gouvernement formé de ministres qu'il va lui même choisir. Maintenant, il annonce son choix de nommer une cheffe à qui revient la charge de former un gouvernement ! Ce n'est pas pareil du tout.
Les mots ont un sens monsieur le Président. Prenez un temps suffisant pour la réflexion, préparez comme il se doit vos discours, lisez les plus d'une fois et adressez vous ensuite à la nation. C'est fatiguant à la fin. On ne sait plus sur quel pied vous dansez comme on ne comprend jamais ce que vous voulez dire et faire au juste. D'ailleurs avec vous, ça a toujours été le cas et ce n'est pas moi qui le dit.
Bien-sûr que Nejla Bouden est la bienvenue à la tête du gouvernement, quoique il est légitime de douter de sa maturité pour occuper un tel poste et assumer une telle mission car inexpérimentée en la matière, et vu la situation morose du pays, il y a de quoi la plaindre. La pauvre.
Pour une fois une femme pour diriger le gouvernement et c'est tant mieux qu'elle soit scientifique et universitaire, seulement respectez la. Laissez la telle que la brave Arwa la kairouannaise disposer de son destin et ne l'embobinez pas dans des mensonges d'Etat.
Tout le monde sait que ce n'est pas elle qui va former le gouvernement. Au plus, elle donnera des avis et vous lui céderez peut-être sur un ou deux portefeuilles 
-peu importants aux yeux de votre "entourage politique" comme la jeunesse, la culture ou la femme, la famille et l'enfance-.
Tout le monde sait que vous voulez décider en Kaiser Président et c'est ce que vous n'avez pas réussi avez Elyes Fakhfakh et surtout Hichem Mechichi. Tout le monde sait que vous voulez décider et au Chef du Gouvernement d'exécuter et de s'exécuter ce que la "constitution gelée" ne permet pas et ceci explique celà.
Commencez monsieur le Président de respecter la femme que vous avez nommée et ne vous comportez pas avec elle en tuteur et/ou en professeur car vous avez vous-même encore beaucoup à apprendre, notamment là où vous croyez avoir appris et compris.
Monsieur le Président, c'est de la Tunisie qu'il s'agit.

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