Mort de George Floyd : les journalistes ciblés par la police au cours des manifestations
Menottes, gaz ou cartouches lacrymogènes, balles en caoutchouc, coups… Plusieurs journalistes ont été ciblés par la police alors qu’ils couvraient les manifestations qui embrasent les Etats-Unis.
Des journalistes ont été pris à partie dans plusieurs villes des Etats-Unis lors des manifestations de ces derniers jours en réaction à la mort de George Floyd, par la police et des manifestants, agressés, arrêtés ou ciblés par des tirs.
La scène la plus médiatisée reste celle de l’interpellation du reporter de CNN Omar Jimenez, menotté par des policiers en plein direct à Minneapolis vendredi 29 mai, avant d’être relâché, une heure plus tard.
Mais plusieurs autres incidents ont eu lieu dans le pays, notamment à Louisville, dans le Kentucky, où un policier antiémeute a tiré des cartouches lacrymogènes sur une équipe de télévision locale qui le filmait. « On me tire dessus ! » a crié, à l’antenne, Kaitlin Rust, de la chaîne WAVE 3.
A Minneapolis, une journaliste free-lance, Linda Tirado, a reçu une balle en caoutchouc au visage et indiqué avoir définitivement perdu l’usage de son œil.
« Les autorités [locales] doivent ordonner à leurs forces de police de ne pas prendre des journalistes pour cible », a exhorté samedi 30 mai le Comité de protection des journalistes (CPJ).
A Minneapolis toujours, un journaliste du média « Vice » a reçu du gaz lacrymogène à bout portant, alors qu’il était allongé par terre à la demande des policiers, montrant sa carte professionnelle. Il avait indiqué qu’il était journaliste une demi-douzaine de fois.
Lundi 1er juin, alors que les alentours de la Maison-Blanche étaient quadrillés par la police avant une intervention télévisée de Donald Trump, une équipe de télévision australienne a été prise à partie en direct.
Sur la vidéo, on voit la journaliste de 7NEWS Amelia Brace recevoir un coup de matraque donné par un policier, après qu’un autre agent en tenue antiémeute a donné un coup de bouclier et un coup de poing au visage de son cameraman Tim Myers. Des images à voir dans le montage en tête d’article.
Les deux journalistes affirment avoir ensuite été touchés par des balles en caoutchouc et atteints par des gaz lacrymogènes.
Images tournées en boucle
Les images de l’agression ont tourné en boucle sur les chaînes de télévision d’Australie, un pays qui est un allié très proche des Etats-Unis.
Des membres des médias ont également été attaqués par des manifestants, comme le photographe Ian Smith, qui a affirmé avoir été passé à tabac à Pittsburgh (Pennsylvanie) avant que d’autres manifestants ne s’interposent.
A Atlanta (Géorgie), le siège de la chaîne d’information CNN a été attaqué vendredi par un groupe de plusieurs dizaines de personnes, qui ont notamment envoyé une grenade détonante dans le hall où se trouvaient des policiers.
Samedi matin, un journaliste de la chaîne d’information Fox News qui se trouvait devant la Maison-Blanche a été chassé par des manifestants et poursuivi sur plusieurs centaines de mètres, avant que la police ne disperse les assaillants.
La responsabilité de Donald Trump
Depuis son élection, le président américain s’en prend régulièrement aux médias, accusés de déformer la vérité, voire de fabriquer de fausses informations dans le but de lui nuire.
Il les a régulièrement qualifiés d’« ennemis du peuple », avec une mention particulière à CNN, sa cible favorite.
AFP
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