Néjib Chebbi quitte son parti, pour Paris ou pour l'IVD?

Néjib Chebbi quitte  son parti, pour Paris ou pour l'IVD?

 

Après cinquante ans de militantisme, Ahmed Néjib Chebbi figure de proue de la scène politique nationale a décidé de raccrocher de toute activités partisanes et de quitter définitivement le parti qu’il a fondé en 1983. Depuis son échec à l’élection présidentielle et l’échec de son parti aux élections législatives, Chebbi est resté presque muet, n’arrivant pas à digérer ces résultats catastrophiques.  A 72 ans il aura tout connu, la prison, l’exil,  le retour au pays, la fondation de son parti politique sous le nom du Rassemblement socialiste progressiste (RSP), légalisé en 1988, le soutien à Ben Ali et la signature du pacte national, puis le divorce avec le régime qui a commencé en 1991 après la vague d’arrestations et de condamnations des islamistes.

En 2001, il rebaptisa son parti en parti démocrate progressiste(PDP) et fut l’un des initiateurs du « pacte du 18 octobre ». Il entama une grève de la faim avec d’autres personnalités du monde politique dont des islamistes et des militants de gauche. C’était à l’occasion du SMSI organisé par la Tunisie.

Son rapprochement avec les islamistes était clairement affiché et a continué jusqu’à la chute du régime de Ben Ali. Ministre éphémère dans le gouvernement Mohamed Ghannouchi en janvier 2011, il préféra se retirer avec l’arrivée de Béji Caid Essebsi à la Kasbah, pour se consacrer à son parti et à La politique. Elu membre de l’assemblée nationale constituante(ANC) ,en octobre 2011, Néjib Chebbi se distingua par un discours réconciliateur et il avait déjà affirmé son opposition à la dissolution du RCD depuis les premières semaines ayant suivi le 14 janvier 2011.

À la suite de la fusion du Parti démocrate progressiste, avec notamment Afek Tounes et le Parti républicain, il est élu, le 9 avril 2012, comme président de la haute instance politique de la nouvelle formation dénommée « Al Joumhouri ». Mais la fusion n’a duré que très peu de temps. Se présentant au scrutin présidentiel de décembre 2014, il n’a finalement récolté que des miettes(1.04% des voix) et son parti n’a réussi à sauver qu’un seul siège sur les 16 obtenus au sein de l’ANC.

S’il abandonne le parti, il ne semble pas pour autant abandonner la politique. Contrairement à Mustapaha Ben Jaafar, ses rapports avec l’actuel Président Béji Caid Essebsi ne sont pas mauvais. On a déjà parlé de lui comme ministre dans le gouvernement Essid et voilà que les  rumeurs l’envoient à Paris ou à …l’IVD. A moins qu'il n'ait d'autre sprojets en tête.

Avec une si longue et riche carrière politique, marquée, certes, par quelques choix discutables, Néjib Chebbi est le genre de personnalités dont a toujours besoin notamment en ces moments  difficiles. On n'abandonne pas la politqique à cet âge.

B.O